En trop parler il n'y a pas de raison
(adage français XVIème siècle)
Corollaire «
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement »
Si l’on attribue aux mot « raison » le sens qu'il a aujourdhui dans l'expression « il n'y a pas de raison », cela signifierait, exprimé maladroitement, qu’il
n’y a aucune justification, aucun motif raisonnable au fait de trop parler. Mais les proverbes anciens étant souvent l’expression d’un
certain bon sens, celui-ci pourrait paraître alors… bizarre.
Par contre et compte tenu du fait qu’il s’agit de français ancien, si l’on attribue au mot « raison » son sens véritable, cet adage prend
alors un sens tout à fait exact:
Cela voudrait dire que dans le fait de trop parler, la Raison n’est pas. Ou encore qu’un discours trop
volumineux, redondant, n’est pas l’expression de la raison.
La raison étant cette faculté mentale permettant de comprendre, et donc de juger, de distinguer le vrai du faux, cela revient à dire que
ce qui se comprend mal s’exprime mal (ou de manière confuse).
Une expression trop complexe par rapport au sujet, ou confuse, est en effet
l’expression de la confusion de l’idée elle-même, de son inaboutissement. Ce serait donc le corollaire de cet autre adage « ce qui se
conçoit bien s’énonce clairement »
Je précise qu'il ne faut pas confondre et associer systématiquement « volume verbal » et complexité avec confusion; et donc tomber dans
une idée fausse inverse en croyant qu'un discours complexe/volumineux est obligatoirement un discours confus (révélant une conscience
confuse). En effet, exprimer un aspect complexe d'une chose, une idée complexe, implique un discours complexe et volumineux ; mais en
proportion, et clair ! («
Confusion dans le langage »)