la raison - proverbes
Philosophie de la raison

23/08/09

On ne se soucie pas tant d'avoir raison que l'on se soucie de faire croire qu'on a raison: c'est ce qui fait que l'on soutient son opinion avec opiniâtreté, après même qu'on a reconnu qu'elle est fausse.
(Pierre d' Ailly -1678-)

Cette citation qui nous vient du 17ème siècle nous montre que cette problématique n’est pas spécifique à aujourd’hui : le souci du « paraitre avoir raison » a toujours primé semble-t-il sur celui d’avoir véritablement raison. Et l’importance du premier est tel que parfois les deux sont confondus ; comme par exemple, dire de quelqu’un qu’ « il a toujours raison » signifie en fait qu’il arrive toujours à « paraitre avoir raison », même lorsqu’il n’a pas raison !

Mais au-delà du simple constat on est en droit de se demander pourquoi le souci du paraitre prime sur celui de savoir si ce qu’on dit (ou pense) est juste ?

Bien sûr, lorsque l’important est d’atteindre un but, d’arriver à une fin à laquelle on a un intérêt, et que l’on doit pour cela convaincre quelqu’un de quelque chose, alors peu importe la véracité de cette « chose »…
Naturellement ce n’est qu’une explication, et je n’adhère absolument pas à l’adage « la fin justifie les moyens ». Car ne pas se préoccuper de la véracité d’idées que l’on s’emploi à défendre ne peut induire incidemment que toujours plus d’idées fausses, d’erreurs, et contribuer à l’inverse d’une évolution, à la dégradation de la pensée humaine et des consciences

Mais il n’y a pas toujours des intérêts apparents en jeu; et il semble que nous soyons amené à soutenir des idées gratuitement, tout en étant beaucoup plus soucieux de les défendre que de savoir si elles sont justes !
Il me parait ici que lorsque nous avons choisi un système d’idées, c’est que tout d’abord il nous convient. C'est-à-dire qu’il correspond à notre manière subjective de voire les choses. Autrement dit il se peut que nous ayons (tout de même !) un intérêt psycho affectif au fait que le réel soit conforme au modèle que nous avons choisi ; nous voulons donc y croire et convaincre de son exactitude…
Le système d’idées choisi peut être également satisfaisant pour expliquer les choses (ou certaines choses) de la réalité; et là, peu importe que les explications soit vraies ou illusoires puisque l’important est avant tout de satisfaire notre besoin d’explication. Enfin nous pouvons avoir créé ce système d’idées, ou encore y avoir participé. Dans ce cas, accepter de reconnaitre sa fausseté reviendrait à accepter de détruire ce dans quoi on s’est investi…
En bref, cela pourrait se résumer ainsi :
- d’abord la subjectivité ; c'est-à-dire non-conformité de ce qui nous disons ou pensons avec la « chose concernée », l’ « objet », DU FAIT d’éléments propres à nous même, souvent psycho affectifs et/ou inconscients…
- ensuite le désir d’imposer une vue subjective