Philosophie de la raison
19/03/20

Croissance et déni des réalités physiques

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Cette vidéo diffusée sur Internet et intitulée « L’Effondrement » (1), constitue tout d’abord et à mon sens un rappel de ce que certains nous serinent depuis le début des années 70 ; à savoir qu’une croissance continuelle (2) dans un monde fini ne peut que se heurter aux limites matérielles de ce monde... Ce que l'on s’obstine toujours à vouloir ne pas VOIR (3) !!


Mais nous ne devons pas nous arrêter à la reconnaissance de ce constat. Car il y a urgence aujourd'hui à résoudre un problème duquel pourrait dépendre, si l’on en croit ces projections d’avenir, l’existence même de notre monde.
Or comme tout problème, il ne peut être résolu qu’à la condition d’en avoir préalablement une compréhension suffisante. Et sa compréhension exige les réponses à ces questions...

La raison de cette course à la croissance, ou « fuite en avant », est simple... Dans notre modèle économique (mondiale)(!), l'arrêt de la croissance, voire même la décroissance (ou « récession »), provoque immanquablement l’état de crise avec toutes ses conséquences catastrophiques notamment au plan humain...

D'où cette première question: d’un point de vue général, UN SYSTEME QUEL QU'IL SOIT (considéré en lui-même, c’est-à-dire sans influence extérieure) EST-IL NECESSAIREMENT OBLIGE DE CROITRE CONSTAMMENT POUR SE MAINTENIR ? Le mouvement des astres comme les planètes autour de leurs étoiles ont-ils eu besoin d’être maintenus par un autre phénomène pour avoir duré depuis des milliards d’années (4) !? Et la gravitation des électrons autour du noyaux de l’atome !?...

La question suivante s'impose d'elle-même... Pourquoi un système économique comme le nôtre échapperait-il à ce qui me paraît être un « principe de réalité physique » ; connu d’ailleurs sous le nom de « Principe de conservation de l’énergie » (5) en thermodynamique…

En tout cas et ici, et concernant le système économique, la réponse m'apparaît être celle-ci...
Notre système repose sur la production de la richesse (biens et services) et l’utilisation, la consommation de cette richesse. Autrement dit il repose sur notre capacité d’échange, cet échange étant permis par l’argent qui est le «moyen (d’échange)». Et pour que ce système soit durable et constant, il est naturellement nécessaire que l’ensemble de l’espèce humaine puisse possèder l’argent nécessaire pour accéder à cette richesse, que par ailleurs elle produit et vend!?
Or il est un fait, que tous les acteurs de la consommation (les ménages, les entreprises et les administrations) n’ont pas les moyens de consommer cette production pourtant et probablement suffisante pour répondre à tous les besoins. Et tous ces acteurs doivent avoir recours pour cela à l’emprunt. Et si l’emprunt est possible, c’est qu’il y a de l’argent disponible, c’est-à-dire inemployé (!).
Il m’apparaît qu’une seule chose puisse être à l’origine de cela : une ponction continuelle de l’argent , et son immobilisation par des entités privées, et au niveau de la production ou de sa vente (6)
ATTENTION ! Cela ne doit pas être confondu avec l’argent des « petits épargnants », ou la trésorerie des PMEs, destiné à court terme à revenir dans la consommation...


Mais là aussi il ne faut pas se contenter de cette explication. Car même si elle peut s'avèrer exacte, une fois un problème compris, il n'en n'est pas pour autant résolu!
Ils nous appartient à tous de faire fonctionner nos imaginations dans cette direction: COMMENT limiter au maximum cette fuite de l'argent hors du système « production-consommation »... Ou à minima; COMMENT faire pour qu'il soit utilisé de manière exclusivement UTILE à l'ensemble, ou encore pour un avenir viable...

GG


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1) Par Arthur KELLER - Explications sur les notions de « croissance exponentielle », d’« empreinte écologique » et de « biocapacité », suivies de scénarios (plus ou moins) catastrophes et envisageables dans un proche avenir - youtu.be/kLzNPEjHHb8 - Retour

2) Précisons ici et préalablement deux choses…
> Nous savons aujourd’hui que la croissance , outre le fait d’être continue, progresse de manière
« exponentielle »...
> Sachons également que la croissance implique la croissance de toutes les quantités : population, production, production de déchets et de carbone etc. Retour

3) Le Club de Rome … « Les Limites à la croissance » (ou « Rapport Meadows ») 1972 - « L'Utopie ou la Mort » de René Dumont aux Editions du Seuil 1973 Retour

4) Le simple bon sens devrait nous faire supposer que rien ne s'étant opposé à leur mouvement, celui-ci n'avait aucune raison de s'arrêter de lui-même !
A toutes fins utiles... L'objection qui consisterait à considérer l'expansion de l'Univers comme une « croissance », serait ici totalement déplacée, puisque l'éloignement permanent des astres depuis l'endroit supposé du (supposé) « Big Bang » ne pourrait en rien expliquer la constance et la pérennité du mouvement des corps célestes ! Retour

5) Le principe de conservation de l’énergie en « thermodynamique »
La Thermodynamique est cette partie de la physique traitant de ce qui me parait être l’« économie énergétique », ou le fonctionnement énergétique des systèmes.
Le principe de conservation de l’énergie s’applique à des systèmes considérés comme « isolés », ou protégés de toute interaction avec l’ « extérieur ».
(fr.wikipedia.org/wiki/Conservation_de_l%27%C3%A9nergie#Thermodynamique) (suite>>) Retour

6) Il s’agit donc à mon sens de cet argent accumulé dans toutes les grandes fortunes, et restant inemployé, tout au moins à des choses utiles à l’ensemble. Et cet argent, si il est prêté (afin de permettre le maintient de ce système), est censé être rendu. Ce qui le maintient en déséquilibre permanent; comme le pourrait être tout système physique sous une influence extérieure permanente...
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