Philosophie de la raison
09 juin 2010 - modifié 07 mars 2011

La « déprime » des japonais à Paris

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Un article du journal Direct Matin, L’étrange « syndrome » des japonais à Paris (1), relatait l'état dépressif chronique touchant plus spécialement les jeunes japonaises. J’ai honte de ne pas être heureuse dans un pays où tout est fait pour le bonheur. Ce témoignage de l’une d’elles cité en encart cachait à peine la déception d’un rêve merveilleux; celui du bonheur associé à l’idée d’un monde de Liberté et d’Amour; et ce monde serait la France. Mais une fois le paradis atteint, il apparaitrait une toute autre réalité...

Car d'abord, cette prétendue liberté est en fait (chez nous?) confondue avec un égocentrisme excessif: «j’ai le droit de tout faire» et « d’être comme je veux ». Or la véritable liberté est autre chose. Et elle est inséparable de cet inaccessible et nécessaire « libre arbitre », et d’une discipline (mais) acceptée car juste et COMPRISE, donc inséparable d’une conscience, d’une Raison développée. Ainsi, Paris idéalisé apparaitrait au final comme malheureusement bien des grandes villes, une ville sale où règnent l’indiscipline et la déraison...

Quand à l’Amour... Là comme ailleurs règne contrairement aux apparences, une certaine misère psycho affective (voire sexuelle ?), raison à mon sens principale de la toxicomanie, et pouvant donner l’impression d’un chaos préfiguré dans cet ancien film de Quentin Tarentino, « Pulpe fiction »...
...Car ce n’est pas la déstructuration totale des êtres libérés de toutes contraintes et inhibitions, comme dans un état débridé de festoiement permanent, qui peut permettre la joie de vivre et l’intensité du plaisir; cela ne peut mener au contraire qu’à un état blasé. L’intensité du plaisir est précisément le fait d’une gestion (ad hoc !) des pulsions et des instincts, ainsi que d’une structuration (également comme il faut !) des êtres en êtres sociaux. Et là, je peux imaginer que ces jeunes filles venant d'une civilisation (forte) orientale puissent s'attendre par exemple à êtres désirées et courtisées, ou encore vivre des aventures d'amour romantique, comme l'image du Paris au siècle passé peut l'inspirer. L'absence de désir fort de bien des garçons d'aujourd'hui (2), ou bien leur indélicatesse ou encore le non-respect de la Femme (féminine), me parait être une sérieuse raison qui pourrait expliquer cette dépression.
Il s'avère que ces jeunes dépressifs (« qui nécessitent des soins psychiatrique ») sont parfois pris en charge. Ne soignerait-on pas alors des états (certes) pathologiques, mais qui seraient en fait de réactions normales face au spectacle d’un monde délabré, un monde dans lequel ils auraient investi leurs espoirs et qui apparait comme ayant été une illusion (3) ?


GG
1) du 2 avril 2010 Frédéric Lemaitre
2) Du fait de la dégradation de la famille au sein de laquelle normalement et entre autres, les garçons et les filles devraient apprendre à aimer fortement l'autre sexe dans son identité propre.
3) L’article mentionne la position de certains experts qui expliqueraient ce syndrome « par le décalage entre la vision idéalisée de la France qu’ont les japonais et la réalité ô combien plus prosaïque ». Mais cela se présente comme un euphémisme. Jean-François Sabouret, chercheur au CNRS également cité, aurait qualifié ce syndrome d’ « artefact »...


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