Philosophie de la raison
20/07/22

Déraison & Raison

En ces temps chaotiques d’aujourd’hui la politique et les élus sont de plus en plus bafoués et constamment accusés de tous les maux. Et cela même dans notre hexagone, malgré nos richesses nos systèmes de sécurités et protections sociales, nos libertés, et notre système profondément démocratique (1)...
« La Planète Raison » est un essai publié en 2004 et faisant suite à des années de réflexion systématique sur un grand nombre de sujets concernant notre vaste monde matériel (2). Et il m'est paru opportun de ressortir aujourd'hui, mais remanié et corrigé essentiellement dans la forme (3), le début de l’introduction ainsi que de la 2ème grande partie (« Début du troisième millénaire/... »)


L’INTRO...

Selon ce que l'on connaît des notre histoire, le mal-être semble inhérent à l'humain. Le bonheur, dont l'idée de possibilité dans la réalité matérielle est peut-être née avec la société de consommation, ne parait pas encore accessible pour un grand nombre d'entre nous pour qui la vie reste essentiellement une somme de contraintes et de désagréments.

Les populations perdues et désorientées ont toujours suivi des meneurs, des responsables, des personnages forts et charismatiques. Et certains nombre nous sont toujours en demande de « diseurs de vérités », de messies agissant décidant ou parlant pour nous et pour nos intérêts.
Logiquement à cela, c'est parmi ces personnages publics que seront toujours cherchés les responsables de tous les évènements tragiques sans jamais que chacun se sente individuellement responsable. Mais si la responsabilité de tel dommage au plan collectif, peut incomber à tel individu, ou groupe d'individus, et qu'il s'agit du résultat de son inconséquence, par exemple, je pense que la véritable responsable est l'inconséquence humaine - ou l’inconscience - en général. Le « fonctionnement » humain majoritaire est à mon sens à considérer comme responsable de tous les maux de l'humanité; chacun reproduisant à tous les niveaux (individuels, groupes, sociétés) les mêmes types de situations difficiles et conflictuelles, du fait de nos incompréhensions de nous mêmes et des autres, ainsi que des situations.

Le monde en ce début de millénaire va dans le sens d'une « désinhibition » des êtres qui ont aboli des systèmes de valeur, des barrières... Mouvement probablement amorcé lors des événements de 1968. Cela peut-être un bien pour l'équilibre et le bon fonctionnement psychoaffectif de chacun, mais va en sens inverse du développement du bon sens et de la raison. Je maintiens que la recherche du bon sens, du développement de la pensée et de sa pertinence, de la capacité d'analyse et de compréhension du réel, est le seul espoir pour l'humanité avenir, la seule solution au chaos qu’amèneraient l’affaiblissement de la Raison et des consciences individuelles dans un monde d'une complexité grandissante.

On aurait pu supposer que le monde qui évolue vers toujours plus de technologie, produit de la science et de l'intelligence, stimulerait le développement de la capacité de comprendre, et de là des consciences. En raison d'un effet pervers le résultat semble inverse...
La complexité grandissante des outils participant à celle du monde humain, est un frein à la compréhension des choses d'un point de vue général. De plus, le trop grand nombre de connaissances que nous sommes obligés de mémoriser me parait laisser de moins en moins de place à la recherche de la compréhension. Nous avons oublié cette sage parole de Montaigne, « mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine ».
Egalement nous avons tendance à prendre ces outils comme des baguettes magiques; ce qui nous intéresse est ce que nous pouvons faire et nous sommes de moins en moins motivés par la recherche de la compréhension du fonctionnement des choses. Les techniques les plus performantes, les plus extraordinaires, sont banalisées et ne nous étonnent plus. Nous perdons cette curiosité saine et souhaitable qui pousse à chercher à comprendre les choses (les « pourquoi » et les « comment ») , et qui amène le développement de la capacité de réflexion, la formation d'une intelligence bien orientée.
Par ailleurs les intelligences et les énergies sont trop souvent investies dans des jeux de stratégie où chacun joue pour son intérêt propre ou celui de ses proches, ou encore du groupe le concernant

...

DEBUT DU TROISIEME MILLENAIRE (/ Irrationnel et confusions/ Les individus et le « collectif ». La Politique.)

Ce qui émane de l'autorité, de l'Etat, de la collectivité, les démarches méthodiques et collectives aboutissant aux règlements, lois, « directions » « lignes » officielles, me semble toujours en gros cohérent au bon sens. Ce « bon sens collectif » et/ou des spécialistes échappe aux personnes lorsqu’elles « contestent » sans connaitre les raisons de ce qu'elles contestent. Même si ce n’est pas toujours le cas, bien des manifestations de mécontentement sont le résultat de « courtes vues », ou des réactions en fonction d’intérêts individuels à court terme, ou encore, d’erreurs de jugement du fait d’un manque de réflexion suffisante. Par nos comportements individuels, nos choix et nos idées, souvent plus issues d’impressions de sentiments et de désirs que de réflexions tenant compte des nécessités, nous participons de fait à l’évolution d’un monde que nous connaissons mal et de l’état duquel nous ne comprenons pas forcément les raisons.
La démocratie étant le pouvoir de la majorité, ce « fonctionnement humain » répandu donne à la politique l'aspect d'un spectacle de Guignol ; car le seul moyen d’agir des élus passe par leur capacité de séduction des populations. Contrairement à ce que l’on croit, le pouvoir des politiques est limité du fait (entre autres) qu’ils ne peuvent qu’essayer de répondre au mieux (ou de faire semblant) aux attentes formulées ou non, des populations, mais aussi des lobbies, aux demandes égocentriques et corporatistes. Un réel pouvoir serait la possibilité d’agir de manière cohérente aux nécessités, pour l’intérêt général et pour l’avenir en fonction des données économiques, en gérant au mieux les besoins réels des populations. Mais si un « pouvoir démocratique » ne répond pas immédiatement aux aspirations de la majorité, il s’expose simplement au risque de ne plus être.

Une des tendances de ces dernières années m'apparaît être celle de la revendication de la pleine et entière liberté individuelle de chacun, bien des fois mépris des autres, et sans souci de l'intérêt général... En même temps apparait aussi l'inverse (le soucis de l'intérêt générale et de l'avenir). Un autre fait, mais probablement pas nouveau, est la conformisation des comportements, des manières d'être et d’agir face aux problèmes de la réalité, plus d’ordre émotionnel que réfléchis…
Evolution des choses qui va selon moi à l'inverse du bon sens... Selon lequel chacun devrait, à défaut d’en comprendre les raisons, se conformer à ce qui est dicté par le collectif (lois, règlements, valeurs, commandements, principes…) sans que cela s’oppose au doute permanent , à la réflexion et à la critique… Mais une critique responsable, inséparable d’une argumentation valide. L’inverse, c’est-à-dire l'affirmation péremptoire, présuppose la crédulité de l'autre, c'est à dire sa propension à admettre quelque chose sans en connaitre les raisons, ou bien, sans possibilité d'évaluer leur degré de validité… Et renforce en retour cette crédulité, affaiblissant ainsi le véritable esprit critique.


GG

Haut de page
______________________________________________ ______________________________________________
1) Il s'agit bien entendu de l'ensemble de l'ensemble des réactions d'oppositions systématiques impulsives et irréfléchies. La critique, qui présuppose une réflexion suffisante et vise l'intérêt générale, voire même et surtout l'intérêt générale planétaire, est au contraire nécessaire et devrait être bienvenue dans tout système démocratique... - Retour

2) Le présent site de réflexion commencé peu après étant lui-même la suite logique de cet essai... « La Planète Raison ou L'irrationnel aujourd'hui » - Retour

3) ...Laquelle forme d'origine laisse fortement à désirer je le reconnais. L'ensemble aurait besoin d'être remanié et réécrit... - Retour