Philosophie de la raison
19 janvier 2009

Illogisme, et illogisme langagier -- L’« énigme Einstein »

Textes connexes >>

> La « clé » Internet
> « On » et « off »
> L’ordre des messages
> Échec aux esprits logiques et féconds
> L’ « énigme Einstein »
Dans un texte précédent (Raisonner oui, mais logiquement! ) je disais que La Logique était l'adéquation de la démarche mentale aux « choses » et aux situations. Cela implique que l’esprit logique est une forme de fonctionnement mental axé sur la recherche, ou la préoccupation, de la compréhension du fonctionnement des éléments de réalité.
Le sens actuel de l’ « évolution » des comportements est inverse. On aboutit maintenant à ce que l’on appelle la « logique de l’utilisateur », qui consiste (en gros) à partir de ce que l’on désir, et en ne considérant que le plus visible, sans chercher (au de-là) la compréhension des « choses ».
L’ « évolution » des mots et des terminologies, du langage, est en relation: ce sont des signes révélateurs de l’« évolution » des démarches mentales. Et notamment de cette nouvelle « logique » illogique. Et le système commerçant poussé par la nécessité de vendre et donc de s’adapter au consommateur, l’ « utilisateur », et par un effet pervers participe à cette « évolution ».

La « clé » Internet
Par exemple; on a pu voir des publicités pour un système proposé par des fournisseurs d’accès, et nommé « clé Internet ». Il s’agit d’un système qui, branché sur un ordinateur permet d’être connecté depuis n’importe quel endroit et via un satellite. Il s’agit donc d’une antenne, c’est à dire d’un système permettant de capter des signaux électromagnétiques destinés à être convertis en signaux électriques.
Or, pourquoi nomme-t-on cela une « clé »?
Il y a évidemment la similitude avec la mémoire flash USB appellée « clé ». Mais pour la mémoire flash comme pour l'antenne internet c'est surtout (j’imagine) que cette dénomination correspond le mieux à ce que peut attendre l’utilisateur; un système permettant d’accéder (ou « ouvrir l’accès ») au réseau mondial depuis n’importe où. Et cela parce que l’utilisateur n’a pas (ou n’a plus?) la curiosité quant au fonctionnement des choses, et ne voit dans celles-ci que ce que ça lui apporte. Ici donc, et comme souvent, on rentre dans la logique  du fonctionnement illogique de l’être mu par une démarche mentale égocentrique, ne voyant dans les choses que son intérêt. Et ce faisant on renforce ce côté primaire en nous qui, au début de l’humanité, poussa probablement les êtres vers la magie (illusion de pouvoir immédiat et simple) au détriment de la recherche de la compréhension du fonctionnement des choses, et qui donna la science.
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Mais cela n’est qu’un détail infime parmi multitude d’autres qui révèlent et constituent la dérive général des consciences et du langage…

« On » et « off »
Une autre fois, ayant été amené à réagir à un dysfonctionnement d’une porte de parking actionnée par deux moteurs, j’observais le système et remarquais une petite manette sur chacun d’eux avec une indication comportant une flèche à double sens; « on » et « off » (c’est-à-dire « en service » et « hors service » ou encore, « allumé » et « éteint »). Je ne compris pas immédiatement quel était l’intérêt de pouvoir mettre en marche ou arrêter un des moteurs, et comment une telle manette pouvait commander cela puisqu’il ne s’agissait visiblement pas d’interrupteurs électriques. Ici comme ailleurs, pour comprendre il fallu traduire: la position « on » permettait d’embrayer le moteur (c’est-à-dire de le mettre « en prise »), et la position « off » de le débrayer (tout en étant « en service », ou « allumé »). Les deux moteurs étant débrayés, même en fonctionnant (en tournant) ils ne pouvaient actionner la porte, et l’ensemble était donc « off » (ou « HS »). Inversement, les deux moteurs étant simultanément embrayés, l’ensemble était en état de fonctionner, donc « on ».
Les signes sur chacun des moteurs se voulaient donc apparemment significatifs de l’état de l’ensemble (qui nous préoccupe), mais n’étaient pas l’expression de la réalité compte tenu notamment de l‘endroit où ils étaient apposés (moteur concerné débrayé ou embrayé). Ils ne permettaient pas à priori, de comprendre le fonctionnement (pourtant simple) de l’ensemble du système porte-moteurs. Et à défaut d’indication complémentaire, ils risquaient de provoquer une mauvaise manipulation.
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L’ordre des messages
J’avais également été surpris par un détail dans mon système de messagerie externe (1). Lorsque nous optons pour un affichage « ordre [des messages] ascendant »(2), la terminologie des liens pour passer d’un message ou d’une page à l’autre est logique. Mais si nous restons sur le réglage par défaut (« ordre descendant »)(3), lorsque nous affichons un message et que nous voulons consulter le message arrivé (ou partit) « avant », c’est-à-dire le précédent, il faut cliquer sur « suivant ». Inversement, pour consulter le message suivant (c’est-à-dire celui arrivé « après ») il faut cliquer sur « précédent ». De même, et lorsque les messages apparaissent en listes, pour afficher la page contenant des messages plus anciens, il faut cliquer « suivant ». Et cela parce que l’ordre d’affichage étant inverse de l’ordre d’arrivée (4), la terminologie employée est significative de l’affichage et non de l’ordre des arrivées ou des départs , c’est-à-dire de ce qui EST (« véritablement »).
L’ensemble est totalement cohérent et ne comporte pas d’erreur. Mais la terminologie est cohérente à l’apparence (l’ « affichage »), la représentation, et non (dans l’option par défaut) à la réalité représentée; l’arrivée et le départ des messages dans le temps. Et cela ne peut que participer et contribuer un tout petit peu plus à l’illogisme ambiant.
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Échec aux esprits logiques et féconds
On pourrait ainsi et sans discontinuer relater des exemples , des détails montrant que l’illogisme est en train de gagner toute notre communication. La multiplication des terminologies illogiques, des non-dits, mais également et parfois des situations, des organisations matérielles ou virtuelles dont la fréquente complexité est due non à celle des problématiques afférentes mais à l’illogisme, participe à une confusion collective grandissante.
De plus ce fonctionnement dans la société humaine (d’aujourd’hui ?) semble mettre en échec les esprits les plus logiques et les plus féconds. Et cette tendance est probablement amorcée depuis longtemps; n’oublions pas que le jeune Einstein était considéré comme un élève « moyen » par ses professeurs (5)…
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L’ « énigme Einstein »
En 2005, année de l’anniversaire de la Relativité, alors que je consultais les statistiques de recherches sur les mots connexes au nom du savant, je vis que « énigme Einstein » était une recherche assez fréquente. Aujourd’hui (17/01/09) et selon l’outil développé par Google, ces mots et les termes avoisinants auraient fait l’objet d’approximativement sept, huit ou neuf milles recherches mensuelles sur ce moteur. Bien que cela puisse signifier que l’on ai cherché à se renseigner sur ses théories considérées comme mystérieuses, il me parait possible que ce soit aussi le personnage lui-même qui soit considéré comme une énigme; comment a-t-il fait, pourquoi, qui est-il? Cela montrerait qu’un esprit simplement doté de bon sens et de logique constitue un mystère, et confirmerait l’illogisme général.

Par ailleurs et de ce que l’on peut connaître au travers de ses biographies, le savant aurait aboutit à ses théories par des raisonnements et des calculs. Il parait donc peu vraisemblable que la création de la Relativité ai pu être le fait d’importantes subventions budgétaires…

GG
1) Fait constaté ce jour du 17/01/2009. Yahoo mail première version, système par ailleurs particulièrement pratique et fiable. Retour texte
2) Le dernier message arrivé s’affiche en bas de page Retour texte
3) réglage par défaut faisant apparaître les messages arrivés en dernier en haut de page Retour texte
4) Si l’on se réfère au sens d’écriture de haut en bas Retour texte
5) V Albert Einstein - La Relativité Retour texte


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