Philosophie de la raison
05 juillet 2009

Malhonnêteté intellectuelle moqueries cancanages et terrorisme verbale

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Il faut s'attacher aux idées, les comprendre, les analyser, les critiquer, au lieu d'essayer de diaboliser et de décrédibiliser des individus, pour en fait atteindre leurs idées. Parce que cela (diaboliser/décrédibiliser) ne peut que maintenir l'absence de pensée, d'esprit critique et de Raison, inhérent à l'autoritarisme et à l'arbitraire. Et lorsque cela domine, ce ne sont pas les idées les plus justes qui sont adoptées, mais celles de ceux qui crient le plus fort, et des plus charismatiques; et ce bien sûr quelque soit le degré de justesse de ces idées…

A la fin avril de cette année a eu lieu un fait divers médiatique révélateur d’une tendance au retour d’un fonctionnement mental inquiétant. Celui-ci aboutit à la diabolisation arbitraire des individus dissidents d'un certain mode de « pensée », et s’inclus dans une logique du « prêt à tout pour arriver à des fins » particulièrement visible sur Internet : malhonnêteté intellectuelle consistant à jouer sur le langage, effets de rhétorique, terrorisme verbale et menaces, influence psychologique , embrouillement intentionnel des discours et des idées, « glissements » « raisonnements en trompe-l’œil » fausses argumentations (arguties), jeux sur le sens des mots ; mais aussi piégeage des individus, censure de toute argumentation sérieuse des parties adverses, étiquetages des personnes, décrédibilisation à l’aide de discours et d’effets de langages sans critiques réelles. Ce type de démarche s’associe d’ailleurs et souvent à la tentative de culpabiliser quiconque ne dédaignerait pas la/les personne(s) diabolisée(s) ; déclamer publiquement qu’un tel est un médiocre, un imbécile, tenter d’établir avec force et persuasion qu’il n’est pas recommandable … Egalement tricheries diverses, interprétations fallacieuses d’études « scientifiques » etc.… Dans la même logique et dans certains médias, comme parfois dans le milieu du spectacle, ce sont souvent des caricatures mensongères à répétition voire des propos diffamatoires et calomnieux.

La raison de tout cela est d'arriver à ses fins par n'importe quel moyen et sans se soucier de savoir si l'on a ou pas (réellement) raison (1).

Jusqu’à récemment « sympathisant de gauche », parce qu’étant (toujours) convaincu de l’inadéquation à tout point de vue de notre système capitaliste, je ne me reconnais plus dans ce milieu qui semble aujourd’hui pollué et, ainsi qu’une certaine presse (et presse radiophonique), sous l’influence d’un lobbying intellectualiste citadin, et envahi de chafouins à la pensée critique réduite et n’émettant plus que des cancanages. (La suite...)

C’était dans l’émission de Laurent Ruquier dans son émission du Samedi soir "on n'est pas couché" (2) où l’un des participants déclamait publiquement la médiocrité de Francis Lalanne et du livre qu’il présentait. Mais il s’était retrouvé confronté à la (juste) colère noire de ce dernier (la vidéo >>)…

J’avais alors réagis avec mes moyens sur un forum en disant tout d’abord que l’auteur de ces propos inadmissibles avait pris pour tous ceux qui s’amusent au jeu du mépris au lieu de l'argumentation et de la discussion... »
Puis j’avais suggéré de manière mi-sérieuse mi-humoristique :

Et si nous faisions une révolution culturelle? Si nous réinventions:
> l'échange et la réflexion collective au lieu du mépris et du terrorisme verbal,
> l'art de l'argumentation claire au lieu de l'art de l'esbroufe et de l'embrouillement,
> l'art de la réflexion au lieu du sens de la répartie,
> l'art de l'explication claire au lieu du sens de la formule,
> l'intelligence au sens de capacité de comprendre et donc d'expliquer, au lieu du charisme,
et aussi et surtout
> la CRITIQUE au lieu du CANCANAGE...


Ensuite une réponse à ce message m’indiquait que le contenu n’avait pas du tout été compris. Je décelais une tentative de déviation de mon propos. Par exaspération je disais alors de manière beaucoup plus polémique agressive et provocatrice :

Le procédé de diabolisation et d’étiquetage des personnes correspond aux besoins de la démarche mentale des imbéciles qui, parce que privés d'esprit critique et de capacité de jugement, ont besoin de labels. Sans un étiquetage clair et précis des auteurs ils ne peuvent savoir quelle idée accepter ou refuser. Sur cette planète il faut en donc d’autres pour leur dire, celui-là est facho: donc « pas beau », faut pas écouter… Celui-ci est un « gentil »: on prend… Tel autre qui possède un doctorat et a écrit des livres, alors ce qu’il dit est vrai etc.
Dans ma révolution culturelle le révolutionnaire est intelligent. Il ne détermine pas le degré de véracité d’une idée d’après le label de l’auteur mais à l‘aide d‘une réflexion pertinente. Il ne juge pas les personnes mais les idées ou les actes. Il critique, c’est à dire qu’il analyse les idées les discours et les actes, et de là émet des opinions…


Un autre participant me fit remarquer que dire cela consistait aussi à mettre des étiquettes. Je lui répondais que j’avais émis ce message en style polémique pour mieux « interpeller »…

… en « non polémique » ça veut dire qu’il faut s’attacher aux idées, les comprendre, les analyser, les critiquer, au lieu d’essayer de diaboliser et de décrédibiliser des individus, pour en fait atteindre leurs idées. Pourquoi ? Parce que cela (diaboliser/décrédibiliser) ne peut que maintenir l’absence de pensée d’esprit critique et de raison, cohérente à tout système autoritaire et arbitraire. Et dans ce système, ce ne sont pas les idées les plus justes qui sont adoptées, mais celles de ceux qui crient le plus fort, des plus charismatiques; et ce bien sûr quelque soit le degré de justesse de ces idées…


GG

1) « Avoir raison » - Retour au texte
2) Cela ne sous entend aucune critique vis-à-vis de France 2 ni de l’émission - Retour au texte
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