L’image, la parabole est à ne pas confondre avec ce que l’on veut expliquer ; ce n’est comme l’allégorie, qu’une illustration
pour nous aider à imaginer, visualiser mentalement, faire correspondre une vue plus concrète à quelque chose exprimé de manière abstraite.
Et encore faut-il que cette image soit « juste », choisie de manière adéquate. |
Il s’agissait d’un article paru dans le magazine Direct Matin (1) informant d’un système de limitation variable de vitesse sensé permettre d’éviter les bouchons, ou la circulation « en accordéon », sur les axes routiers saturés aux heures de pointes. En encart on pouvait lire : « c’est un peu comme vider une bouteille d’eau. L’eau s’écoule mieux en la penchant légèrement qu’en la mettant à la verticale »... Cette image apparemment satisfaisante est pourtant inappropriée. Car si les phénomènes de circulation automobile semblent bien appartenir à ceux de la mécanique des fluides, cela ne me parait pas rendre compte de ce qui se passe (« réellement » ). La similitude n’est qu’apparente... En effet, si l’eau s’écoule mal d’une bouteille renversée, c’est que l’air qui pénètre au fur et à mesure pour compenser la diminution du volume d’eau, emprunte le même passage étroit que le flux d’eau allant en sens inverse. En inclinant la bouteille, cela permet de SEPARER LES FLUX : le flux d’eau dans la partie inférieure, et le flux d’air dans la partie supérieure du goulot incliné (2).
Concernant le problème des tronçons routiers saturés, j’avais déjà remarqué que si chacun diminuait sa vitesse, on pouvait éviter de s’arrêter pour repartir sans arrêt... Par curiosité j’avais essayé de comprendre. Difficile ! Mais j’avais fini par arriver à ceci... Sur tout itinéraire donné on peut trouver l’endroit, la section, qui de par son étroitesse et la limitation de vitesse, possède le plus faible débit possible maximum d’autos à la seconde. Lorsque le nombre des usagers est peu important, que le débit réel des véhicules est largement inférieur à cette limite, chacun peut rouler aisément sur toute cette partie, et jusqu’aux vitesses autorisées. Mais lorsque le débit réel atteint la limite de cette section, l’ensemble est alors rempli. Et Le débit maximum possible sur l’ensemble étant celui de la section étroite, sur les sections plus larges situées en amont et du fait que plusieurs voitures peuvent rouler de front, la vitesse moyenne est inférieure. Le rapprochement (de ce fait) des véhicules diminue également et fortement cette vitesse. Et pour rouler de manière égale et sans s’arrêter, il faut alors ne pas la dépasser ; sous peine de provoquer des ralentissements, voire des blocages. Par exemple >> Et si dans une de ces sections située en amont, étant pressé et poussé par l’envie d’ « avancer », chacun diminue la distance au véhicule précédent (« colle » à la voiture « de devant »), nous allons momentanément aller plus vite. Mais comme c’est la vitesse moyenne qui compte, nous seront arrêté un peu plus loin. Puis nous repartirons (3). C’est la circulation « en accordéon » (4).
GG Haut de page ______________________________________________ ______________________________________________ 1) Article d’Isabelle Rey-Lefebvre intitulé « Ralentir pour arriver plus vite ! » paru dans le n° 700 du 16 juin 2010 - Retour |