« L’existence des autres » amène bien sûr des pressions et des contraintes également au
plan de l’écrit. Nous sommes bien souvent préoccupés par l’idée que les autres peuvent avoir
de nous-mêmes ; ainsi nous chercherons à avoir l'air d'avoir raison même si nous sommes en
mesure de savoir que nous avons peut-être tort, ne serait-ce que par souci de préserver notre
crédibilité. Mais la présence directe, le « contact » rend la parole plus influençable, dépendante,
et gêne la réflexion ; cette expression courante « la parole dépasse la pensée » signifie bien
que celle-ci peut ne pas être le résultat de la pensée (ou pas seulement de la pensée); les
circonstances et les rapports émotionnels du moment peuvent nous amener à dire ce que nous
n’aurions pas dit si nous avions réfléchis avant.
Qu’on admette ou qu’on refuse, que l’on croit ou non ce qui est dit, dépend plus de la charge émotionnelle qui accompagne les paroles ainsi que du rapport affectif à la personne qui les émet, que d'un réel jugement basé sur une compréhension et une analyse des idées contenues (encore une fois cela peut-être également vrai au plan de l'écrit mais reste plus spécifique à la parole) (V « L’irrationnel »)… Enfin nous sommes soumis à l'impératif du temps c'est-à-dire à la nécessité de répondre aussitôt. PR / Début du troisième millénaire / La Parole et l'Ecrit - Internet/ « Exprimer » et « s’exprimer ». Difficulté d’expression |