[...] on tente de créer la confusion entre les démarches artistiques et scientifiques.
Ainsi, lors d’une émission de télévision sur une chaîne culturelle, on aurait suggéré l'idée que
le monde pouvait « être décrit de quatre manières : scientifique, poétique, artistique et
spirituel ». Or si l'art peut chercher à représenter le réel, s’il peut constituer un regard
sur cette réalité, il est dans son principe même une démarche subjective ; il ne fait en
réalité que traduire des impressions, des sensations. Seules les démarches
scientifiques ont pour objet de toujours tendre vers la représentation la plus exacte,
c'est-à-dire la plus « réelle » du monde : la représentation de notre système solaire que
nous connaissons aujourd'hui avait été mise en avant par Copernic et Galilée à une époque
où l'on ne pouvait voir les planètes. Cette représentation était l'aboutissement d'une démarche
d'observation et de raisonnement, donc, d'une démarche scientifique. À cette même époque
l'église imposait autoritairement un autre modèle subjectif et partial. On peut également
imaginer que notre planète pourrait être représentée artistiquement en forme de crêpe ou de
petits nuages par exemple. Mais la représentation réelle reste de la sphère. PR / Début du troisième millénaire /Un monde qui tourne à l’envers/La pensée contrôlée par l’émotionnel |