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Philosophie de la raison
24/04/06

«Comprendre» subjectivement (?!)

Réflexions connexes
Ouverture d'esprit
Objectivité et subjectivité
Comme je disais (sur un forum) que la compréhension des choses était le résultat de l'activité de la raison et d'une démarche visant l'objectivité, un intervenant objectait qu'on était également capable de compréhension par une démarche subjective / intuitive.
Je répondais ceci :
Je pense que cette fameuse «intelligence du coeur» admise par beaucoup est quelque chose de totalement illusoire. Le coeur qui est notre organe vital désigne symboliquement notre part affective. Et cette part affective «affecte» (c a d «touche», «influence») l'ensemble de l'être, y compris son fonctionnement cérébral. Elle peut nous donner l'impression que l'on «s'ouvre» à la compréhension de la personne que l'on aime par exemple. Mais en fait, si l'on est quelque peu observateur, on remarquera que cette «compréhension» est en fait «projection d'idées positives» et la perception de la personne (dans cet exemple) ne correspond pas toujours à ce qu'elle est réellement. D'où la désillusion parfois constatée («j'ai perdu mes illusions») de ceux et celles qui se sont illusionné au sujet de personnes ou encore de systèmes de pensée par lesquels ils auraient été séduits (au plan intuitif/affectif). On peut remarquer plus facilement que notre part affective peut nous pousser à occulter par exemple toute idée ou élément «positif» affairant à quelqu'un, un parti, un système politique que l'on n' « aime » pas.
En bref, tout cela constitue le comportement, le fonctionnement subjectif dans le principe même ("subjectif" étant pris à son sens d'usage). Et la notion même de subjectivité corrobore qu'il n'y a pas compréhension des choses et des êtres (évidemment sous-entendu « tels qu'ils sont »). Maintenant si l'on pense que l'on peut «comprendre subjectivement», c'est qu'il y a erreure sur le sens du mot «comprendre». «Comprendre» -- en dehors de son sens de «inclure dans» (qui n'est d'ailleurs pas sans relation, mais c'est un peu long a expliquer ici) -- signifie à peu près se «représenter intellectuellement». Se représenter quoi, si ce n'est la réalité (les choses les êtres). Et que peut-on chercher d'autre qu'une représentation la plus «vraisemblable », la plus proche de la réalité même.
Prétendre que l'on pourrait «comprendre subjectivement» équivaudrait à peu près à dire que l'on pourrait par exemple sécher en restant mouillé.

Concernant l'intuition, dont on parle mais dont on ne connaît pas grand-chose, c'est à mon sens un fonctionnement inconscient parallèle au fonctionnement de la pensée au plan conscient. Etant inconscient il est donc plus ancien, plus primaire que le mécanisme de la pensée. Etant plus primaire il est plus rudimentaire. Etant inconscient il est plus susceptible d'être en relation avec l'affectif et donc moins fiable car plus subjectif.
En rapport avec l'intuition, 2 citations d'Albert Einstein : >>