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Philosophie de la raison
18/06/06

Idées reçues et absence de jugement réfléchi

Nombre de fois j'ai pu entendre --ou lire-- qualifier d' «  idées reçues » des idées avec lesquelles en fait, on n'était pas d'accord, ou encore qui ne plaisaient pas. Je me suis demandé un jour ce que l'on pouvait entendre par «  idée reçue » et en quoi pouvait consister le côté « négatif » qu'on leur attribue.
Il semble que dans l'usage une « idée reçue » est une « idée fausse ». Pourtant et selon la terminologie une «idée reçue » est une idée non créé par soi-même, puisque « reçue ». Pourquoi donc utiliser le mot « reçue » pour exprimer « fausse »? Si l'on admet qu'une « idée reçue » est fausse, cela remet en question la transmission du savoir! Mais il semble que l'on attribut le « côté négatif » de l' « idée reçue » à autre chose qui se passe trop souvent lorsque reprenons une « idée toute faite »:
A priori, la différence entre « reçue » et « créée » résiderait ici dans le fait que « recevoir » n'implique, à la différence de « créer » (une idée), aucune réflexion, aucune pensée; seule la mémoire serait utilisée. Pourtant, la réflexion et la pensée peuvent être utilisées lorsque l'on « reçoit » une idée; pour la juger! Juger une idée n'est pas porter « jugement de valeur » mais évaluer son degré de véracité. Et pour ce faire il est nécessaire de la comprendre, ou encore comprendre le « pourquoi  » de cette idée, et donc pour cela de réfléchir.
On ne peut donc logiquement attribuer un côté « négatif » à l'idée reçue qu'au seul fait d'admettre (les idées) sans réfléchir, sans comprendre. Et en ne portant pas de jugement « réfléchi », on est susceptible de reprendre indifféremment n'importe quelle idée, juste ou fausse.

Pourtant et d'une manière générale, tout le monde choisit parmi des idées proposées; mais en général ces positionnements, ces « jugements » sont d'ordre intuitif, c'est-à-dire en fait inconscients et donc soumis à notre vie inconsciente et émotionnelle, et non vérifiés par notre raison consciente. Ce qui revient à dire que ces « jugements » qui déterminent trop souvent nos choix d'idées n'étant pas le fait de réflexions rationnelles et conscientes, ces choix sont donc plus subjectifs que réfléchis.

D'une manière générale également, la réflexion rationnelle, la Raison, n'étant pas dans l' « air du temps », la tendance est plus au « jugement » intuitif et à l'incapacité de jugement véritable. Et de ce fait, nous ne sommes pas en mesure de comprendre et/ou d'admettre le caractère « négatif » comme provenant du fait d'admettre sans réflexion. Et nous confondons donc « idée reçue » avec « idée fausse » au lieu de «idée reçue sans réflexion ».