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Philosophie de la raison
28/12/06

Croyance et athéisme

Au cours des 30 dernières années j'ai pu rencontrer une diversité de personnes, des plus croyantes et pratiquantes de plusieurs religions jusqu'aux athées anticléricaux. Et je crois constater des rapports plus viables avec les premiers plutôt qu'avec les athées, avec qui je partage pourtant cette philosophie matérialiste (1). Je constate des " qualités humaines " ainsi parfois qu'une ouverture d'esprit à la compréhension des choses et des idées. Egalement et hormis tout ce qui touche précisément à la croyance mystique, moins de préjugés et d'idées reçues que bon nombre d'athées.
Pourquoi donc cet état de choses (apparente)?
Deux raisons me viennent à l'esprit :
1) les athées sont en générale en opposition avec l' "ancien monde" et ses valeurs. Leur athéisme serait donc le fait (aujourd'hui en ce début de 21éme siècle) non d'analyses et de raisonnements seuls, mais de désirs d'opposition, de révolte contre l' "ancien monde". Et de ce fait les comportements mentaux sont subjectifs au lieu d'être réfléchis et honnêtes. Malgré que dans ce milieu (plutôt intellectuel et citadin) on se prévale d'une " ouverture d'esprit ", il m'apparaît un rétrécissement de la pensée et du jugement (2).
De la même manière, on est parti en guerre contre les "idées reçues" en même temps que l'on est enclin à accepter toute idée préconçue dans la mesure où elle est dans l'air du temps et contre l' "ancien monde" ; faisant fi de tout jugement critique. Je rapproche cela (pour l'instant encore "intuitivement") des mouvements populaires de rébellion, prônant souvent la liberté la justice et l'égalité: Ainsi la révolution française ne s'est-elle pas accompagné d'un véritable génocide. Tout comme l'après guerre a vu nombre de dénonciations et d'exécutions sommaires faisant fi de toute prudence quant au risque d'erreur et d'injustice. Egalement cette haine populaire reposant sur un juste sentiment de révolte pour le meurtre d'une petite fille en 1976, n'a-t-elle pas conduit à l'exécution d'un jeune homme, dont nombre d'éléments rapportés laissent entrevoir la possibilité de l'innocence (3)?...
2) L'absence des anciens cadres et repères donnant une liberté à la quelle nous ne sommes pas encore prêts (ou encore "pas aptes"). En effet nous tournons le dos à des siècles où les êtres, majoritairement, n'ont pas eu pour rôle celui de réfléchir, mais d'obéir et de se conformer à des préceptes sans avoir à en chercher les raisons d'être. Qu'on le veuille ou non, en favorisant l' "obéissance bête" nous avons freiné le développement de la raison et des consciences. Et les individus issus de ce monde, et privés des repères anciens, sont bien évidemment et à priori incapables d'une compréhension suffisante du réel et de ses nécessités (4)….

1)Il ne s'agit pas de « matérialisme » selon le sens usage -- signifiant l'attirance vers les biens de consommation -- mais selon le sens philosophique. Il existe fondamentalement deux idées philosophiques concernant l'origine du monde et de l'univers :
-- la thèse « idéaliste » postule l'existence d'une entité immatérielle (l'« esprit ») qui aurait créé le monde matériel.
-- la thèse « matérialiste » selon laquelle le monde matériel existe avant l'« esprit ». Toutes ces choses comprises dans ce que l'on appelle l'« esprit » n'étant qu'une activité de la matière.