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Philosophie de la raison
19/11/07

Le « vrai approximativement » versus l’ « illusoire »

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Dans mes réflexions précédentes , je montrais, via une « énigme » étant la réplique d’un des fameux « paradoxes » de Zénon d’Elée (1), qu’il n’y avait ni paradoxe ni énigme, mais simplement un raisonnement faux.
La problématique philosophique afférente à cela fut en fait énoncée presque 2500 ans plus tard par un des biographes d'Albert Einstein, Michel Paty, exprimant la préoccupation philosophique du savant. Dans son livre intitulé « Einstein » aux éditions « Les Belles Lettres » (1997): Le problème fondamental de la pensée philosophique d'Einstein, autour duquel s'organisent ses propres analyses, est celui de la réalité du monde et de son intelligibilité, c'est-à-dire de la capacité de la pensée à le pénétrer, à s'en donner une représentation « vraie » (quoique provisoire), qui ne soit pas illusoire ou précaire.
Et nous retrouvons ici le simple bon sens en comprenant que les langages, les raisonnements comme les représentations doivent être cohérents au réel, puisqu'ils ne servent qu'à représenter (essentiellement mentalement) cette réalité... Ainsi, si une démarche, un raisonnement ou une théorie ne coïncide pas avec la réel, ou tout au moins avec ce que l'on peut en percevoir, c’est à priori celui-ci (le raisonnement) qui doit être remis en cause.
Cela pose bien sûr le problème de la perception de ce réel, et suppose qu'elle soit suffisamment fine et non illusoire. Cela suppose une réceptivité aux choses et une « sélectivité » (c'est-à-dire une subjectivité) moindre, ainsi qu'une capacité de rapprochement et de raisonnement pertinent.
La logique de l’évolution de la pensée pourrait-être celle-ci: Nos perceptions ainsi que nos moyens (techniques) d'observation ne nous permettent à tout moment que des observations obligatoirement partielles. Mais, étant donné la constante évolution de ces moyens techniques, comme l’augmentation du savoir et de l’expérience, les idées et théories pouvant découler de ces perceptions et observations sont (ou devraient être) alors et avec le temps de plus en plus complètes et de plus en plus justes.
Mais le problème est que ces théories, à tout moment et toujours incomplètes, doivent être vraies et non illusoires.
Et malheureusement une grande part de la pensée humaine se fourvoie constamment dans de mauvaises directions (et cela ne peut aller qu’en s’accentuant du fait de notre tendance à l’abstraction, et d’un milieu citadin coupé du réel). Ainsi dans l'Antiquité a-t-on pu établir des idées réalistes, ou « lucides » ou encore vraies, bien que simplistes du fait du manque de moyens et de savoirs préalablement acquis. Ainsi la suspicion de l'existence des atomes et la rotondité de la terre. À l'opposé, des idées ou des démarches fondamentalement erronées comme celles qui amenèrent ces soi-disant paradoxes…
1) Bon sens contre mystification et Raisonnement irréel et paradoxe