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Philosophie de la raison
09/02/08

Précision sur le concept de « conscience »

Dans un échange sur le forum suite la réflexion sur la « conscience collective », une participante présentait le concept de conscience comme étant plus large que la manière dont je l'avais définit...
Le concept de  « conscience » (qui jouxte le mot « science ») vient semble-t-il du mot latin « conscientia »(« connaissance »), le mot « science » de « sciens » (« sachant »). Par ailleurs l'usage du mot « conscience » corrobore bien l'idée de « se rendre compte ». Mais il y a dans les définitions cet indéfinissable « sentiment de soi », ou « sentiment d'exister ».

Donc et tout d'abord cette notion de "sentiment".
De prime abord il parait difficile de faire le lien entre le « sentiment » (ou  « sensation »)  et le fait de se « rendre compte ». Et « avoir le sentiment » de quelque chose paraît différent de « avoir conscience » (de ce « quelque chose »); « avoir conscience » signifiant de manière sous-entendue « avoir CLAIREMENT conscience ». C'est à dire que concernant cette chose, on est capable de la décrire, de l'expliquer. Alors que lorsque l'on a le « sentiment » de cette même chose, on est pas (ou pas encore!) capable de l'expliquer. Par conséquent « avoir le sentiment »   de quelque chose n'est pas en avoir vraiment , ou pleinement conscience.  Par ailleurs « avoir le sentiment de »  quelque chose paraît signifier la même chose que d'en avoir l'intuition. Et l'intuition ne serais-ce pas ce qui précède la conscience (claire) des choses?... Intuition et « sentiment de quelque chose » me paraissent être un seul et même phénomène inconscient, mais qui doit normalement déboucher sur la conscience (phénomène conscient donc!).

Ensuite, le fait de ramener la conscience  au « sentiment de soi »  traduit à mon sens une préoccupation égocentrique qui ramène celle de l'existence (en générale) à celle de sa propre existence. Cette démarche mentale égocentrique est à mon sens une démarche de type infantile. Une démarche plus évoluée induit directement des questionnement sur la réalité « extérieure à soi ».

Au final, je pense que c'est la confusion entre l'intuition (ou « sentiment de ») et la conscience (claire), ainsi qu'une démarche mentale égocentrique qui a pu amener ce que je perçois comme une dérive, une déviation du sens...