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Philosophie de la raison
09/03/09

« Travailler trop rend bête »?! Ou bien serait-ce la « routine »…

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Un article paru récemment sur le site du journal Le Monde rapporte qu’une étude réalisée par une équipe de scientifiques finlandaise montrerait que le fait de travailler plus diminuerait les capacités mentales (*). L’article mentionne également que les scientifiques n’ont pas pu en déterminer les raisons. Ils auraient « toutefois relevé un faisceau de facteurs explicatifs, parmi lesquels figurent une qualité de sommeil inférieure, de la dépression et, d'une manière générale, une hygiène de vie moins bonne. »

Comme souvent je ressentais tout cela comme totalement insatisfaisant…

Préalablement, une précision; il est question dans cet article de tests d'évaluation du raisonnement et de la capacité de mémorisation des mots. Il me parait donc que les capacités mentales concernées étaient plus spécifiquement cérébrales et cognitives.

Tout d’abord et à priori je me dis qu’hormis les tâche répétitives, « mécaniques », l’activité quelle qu’elle soit faisant toujours intervenir l’activité cérébrale ne peut qu’entretenir voir améliorer les fonctions concernées. En principe, l’activité implique la confrontation permanente à des problèmes et l’effort fournit pour leur résolution. Mais il est vrai que lorsque le travail devient routinier, que l’on connaît toutes les situations possibles (auparavant imprévues), alors la recherche de la compréhension, l’effort fournit pour le raisonnement et la mémorisation étant moindres, les fonctions correspondantes sont moins stimulées. Il parait ainsi compréhensible que le travail répétitif,  « mécanique », comme le travail trop routinier puisse provoquer un engourdissement, une « paresse » des fonctions cérébrales cognitives.

Hormis les professions ou situations impliquant une lutte continuelle (comme dans le monde des affaires par exemple), ou encore les personnes ayant gardé une motivation et un intérêt suffisants à leur profession, il me parait que passé un certain âge et du fait de l’expérience, on s’installe souvent dans la « routine ». L’article rapporte que l’étude a été mené sur un échantillon de « fonctionnaires britanniques » dans une tranche d’âges de 35 à 55 ans; cela semble donc coïncider.
Mais cela n’impliquerait nullement que l‘« engourdissement cérébral » est un fait spécifique de l’âge. C’est celui de la routine. Car bien au contraire, l’expérience alliée à l’enthousiasme et à la curiosité ainsi qu’au goût pour la réflexion et la résolution des problèmes devrait contribuer à des esprits performants…
*) Le travail intensif peut altérer les capacités mentales. C'est à cette conclusion qu'aboutit une étude, parue dans la livraison du mois de mars de The American Journal of Epidemiology.
(http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/02/26/travailler-plus-pour-devenir-bete_1160946_3244.html#xtor=AL-32280184)