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Philosophie de la raison
06/09/09

« La Candeur » vs « la recherche du pouvoir sur l’autre »

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C'était au mois d'août dernier. Parmi la foule de passagers montant et descendant à chaque station de notre métro parisien, je vis monter cinq femmes asiatiques avec une (toute) petite fille. Celle-ci se précipita vers des places assises disponibles en tirant l’une des femmes par la main et en essayant d’attirer l’attention des autres… Elle paraissait toute à ce qu’elle faisait ; son regard parcourait rapidement l’espace et ses gestes montaient que sa préoccupation unique était d’arriver à réunir les cinq femmes autour d’elle, le problème étant de placer tout le monde dans 6 places contigües. Je suivais du regard cette toute petite fille qui semblait ne rien voir d’autre que les places disponibles et les femmes qui avaient pris place ici et là. Et je prenais un vrai plaisir à la voir ainsi.
Pourquoi ?
Parce que j’ai toujours éprouvé une attirance extrême vers ce caractère en principe infantile, qui consiste en porter un regard simple et franc sur les choses et les êtres, sans recul ni méfiance à priori, sans suspicion quand aux êtres, sans velléité de calcul ou de ruse, le seul souci paraissant être les choses et les situations : la Candeur.
Ce caractère des esprits purs nous était rapporté par les biographes au sujet du jeune Einstein : « Il ne se mêlait pas volontiers aux jeux des autres enfants, sinon pour arbitrer leurs disputes à leur demande, signe ( selon ce que rapporte sa sœur avec une tendre ironie) d'une autorité déjà affirmée et reconnue en matière d'objectivité et de sens de la justice. » (« Einstein » de Michel Paty). Et c'est selon moi ce qui explique que cet esprit s'etait développé dans le bon sens. Donc ; continuer d’être curieux et de se poser les « pourquoi » et les « comment » au sujet de tout, au lieu de pervertir son esprit pour comprendre comment agir et ruser dans le monde des relations…

Enfin cette candeur, pourtant et en principe caractéristique infantile, me semble malheureusement faire défaut à bien des enfants d’aujourd’hui. Bien que je ne saurais pas encore décrire et expliquer précisément cela, mais les regards et les comportements, chez les adultes comme chez les enfants, expriment ou trahissent la manière dont on « fonctionne » psychologiquement. Le regard et/ou le comportement candide d’un enfant se remarque et se distingue facilement de celui d’un autre déjà dans le relationnel, dans le calcul , la recherche du pouvoir sur l’autre remplaçant le simple désir de faire et de comprendre.