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Philosophie de la raison
12/12/10 (corrigée)
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L’argent; moyen d'échange ou marchandise?

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Lors d’un débat au sujet de l’économie et du Capitalisme, quelqu’un me rappelait qu’une des spécificités de ce système, selon le philosophe Karl Marx, était de considérer l’argent comme une marchandise....
Au départ moyen d’échange, des marchandises ou du travail pouvaient être fournis contre de l’argent, lequel servait ensuite à acheter d’autres marchandises, biens ou services (marchandise > argent > marchandise). Car les richesses étaient naturellement les marchandises, l’argent ne servant qu’à les échanger. Puis une certaine dérive amena autre-chose : l’échange servant à « faire de l’agent ». Une somme de départ permet d’acheter des marchandises, les quelles sont ensuite revendues plus cher, permettant de réaliser ainsi une plus-value (argent > marchandise > argent) .

Je reconnaissais la chose mais n'avais pas vraiment d'opinion. Ce double aspect de l'échange existe probablement depuis fort longtemps, et l'activité commerciale constitut le deuxième aspect. Alors qu’une autre idée du même Karl Marx suffisait à mon sens pour comprendre les dysfonctionnements de notre monde : «l’accumulation primitive du Capital ». Accumulation sans fin, et donc immobilisation du moyen d’échange au détriment précisément de l’échange, accumulation permanente et excessive aboutissant à cette situation aberrante; que nous sommes « assis » sur une quantité probablement colossale de ce moyen d’échange quasi-virtuel, ce qui empêche l’immense majorité d’accéder normalement à la véritable richesse que sont les biens et les services ... Accumulation de l'argent et endettement

Je me rends compte maintenant qu'il y a confluence de ces deux idées... Car outre le fait d’avoir accumulé et immobilisé l’argent, nous « jouons » avec cet argent...
Ce phénomène de « marchandisation » avait amené cette activité (commerciale) permettant de gagner de l’argent sans travail directement ou indirectement productif. Malgré tout, l'acheminement et la distrubution des biens répond à une nécessité. Mais c'est surtout qu'avec la Bourse, une autre étape a été franchie permettant de gagner (ou de perdre!) uniquement par jeu virtuel sur l’argent lui-même. Car malgré que cela puisse encore s'apparenter à de l'échange commercial, puisque l'on achète et que l'on revend des titres, l'objet étant uniquement et résolument la spéculation sur l'augmentation de la valeur de ces titres, l'«échange» tend à se réduire au point de ne plus être qu'un alibi, et ne subsiste que le côté pervers amené par le commerce: le jeu avec la loi de l'offre et de la demande remplaçant le travail productif pour «gagner» de l'argent. Totale aberration si l’on veut bien se souvenir que l’argent est un moyen d’échange... Et ne vient-on pas de voir à quel point cette activité consistant à jouer avec l’argent peut être nocive pour l’humanité entière ?! La crise financière n’a-t-elle pas mis à mal l’ensemble du monde, alors que nous possédons la véritable richesse que sont les biens matériels, ou tout au moins les moyens de la produire en quantité probablement et largement suffisante pour tout le monde ?!