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Philosophie de la raison
03/09/11

Entre nuages et cité

Lors d’une rêverie, je repensais à cette charmante et très gentille jeune marocaine rencontrée il y a peu et qui me demandait... « Que pensez-vous des femmes ?». Surpris, et ne sachant que dire, je m’étais lancé dans une laborieuse et confuse explication, qu'elle avait résumé à sa manière en me disant « elles sont faites pour être aimées et pour aimer ». Je voyais ensuite cette famille de philippins qui passaient leur temps en soirées karaoké, et aux petites filles habillées de jolies robes chantant les chansons d'amour les yeux rivés à l'écran où s'affichaient les paroles... Je pensais aussi à toutes ces séries télévisées latino-américaines où il n'est question que de relations amoureuses... Puis à cet article relatant la déprime des jeunes japonaises venues en France, pour elles pays de l'Amour et de la Liberté...
Tout ces détails et bien d'autres choses encore me confortent dans l'idée qu'une partie de ce monde encore, moins dans les pays riches (aujourd'hui décadents), et peut-être plus dans les pays émergents, continu d'être porté par ce rêve puissant et merveilleux de l'amour entre l'Homme de la Femme; mais pour combien de temps encore ?...

Et lorsque j’émergeais de ma rêverie, j’étais toujours comme juste avant en pleine ville, dans ce milieu en pleine effervescence de consommation et imprégné de ce mal de vivre ambiant. Ici, nombre d'êtres se désintéressent du sexe opposé, pendant que par ailleurs des hommes (en proie à l'exaspération?) se livrent à la violence sur les femmes, elles même (pour certaines, et d’autant plus) dans le refus des hommes en même temps que soumises à certains discours féministes aberrants et destructeurs, ne faisant qu'attiser les problèmes... Et la tendance qui se dessine aujourd'hui au travers de ces tristes personnages politiques évoquant leur soi-disante « évolution », est l’acceptation de la famille homosexuelle...
Je me dis alors que cette formidable technologie, et cette libération du monde avec anéantissement progressif des cultures (*), est peut-être arrivée trop tôt. Il me vint aussi que peut-être, mentalement, nous ne sommes pas encore et suffisamment éloignés des primates desquels nous descendons...
Les religions telles qu'elles existaient au cours du dernier millénaire, tout au moins me semble-t-il, existaient entre autres du fait d'une insuffisance des consciences individuelles et de la Raison. C'était leur rôle de «sociabilisation»... Aujourd'hui nombre d'entre nous, nous en sommes débarrassés ainsi que de toutes les cultures afférentes... Mais sans développement suffisant de la Raison ! Et apparemment nous aboutissons au chaos. Et si nous avons voulu nous débarrasser des cultures et des valeurs de l'ancien monde, il n’est pas impossible que l'époque corresponde à un stade de jeunesse de L'humanité. Peut-être en serions-nous au stade d’opposition, comme des adolescents en opposition aux parents ; à cette différence (essentielle) près que ces « ados » sont en train de se débarrasser réellement des parents (c'est-à-dire de la civilisation). Et la séquence de la production de Walt Disney « Le capitaine Crochet » représenterait bien cette réalité collective: il s'agit de cette scène où les enfants ayant pris le pouvoir aux adultes festoient en mangeant de la peinture. Contrairement à tout ce qu'on leur a dit, Ils décident de vivre comme ils veulent. Et la peinture qui a de jolies couleurs est particulièrement attrayante. « On en mangerait ». Alors, pourquoi ne pas le faire !?

Et comme un des scénarios possibles du futur est un retour aux religions, je me dis alors qu'il y aurait urgence à agir pour ne pas recommencer les mêmes erreurs...
-- A vouloir trop séparer les sexes et combattre la sexualité (pour la « gérer » ?), on a favorisé et encouragé la promiscuité entre hommes et garçons d’un côté, et femmes et filles de l’autre. On a peut-être ainsi et incidemment favorisé le développement d’une homosexualité en même temps interdite et donc maintenue sous-jacente...
-- A force d imposer des règles et des commandements sans expliquer et sans stimuler la curiosité du comprendre toujours plus les « pourquoi » les « comment », on a probablement et à l'inverse empêché le développement des consciences...
-- Enfin, et concernant la famille, même si l’urgence est de s’opposer aux modèles décadents qui risquent de s’imposer, les comportements sont trop souvent inadéquats. La formation des goûts et de la sexualité dans la toute petite enfance n’est pas prise sérieusement en considération. Il y a lieu d’y réfléchir...

*) Joie plaisirs et codes sociaux