En parcourant des articles sur le web je tombais sur une proposition ainsi écrite...
Chloé [...]
saura le 15 décembre si elle pourra restée mariée à [etc...] (*)
Mauvais élève en français durant toute ma scolarité, présentement toujours excessivement médiocre en orthographe, et grand utilisateur du correcteur orthographique,
la faute m’était pourtant apparue immédiatement... Si l’on remplace « rester » par un autre verbe, dira-t-on
« elle pourra partie... », ou « elle pourra faite... », ou bien « elle pourra partir... » ou « elle pourra faire... » ? Il est donc évident que dans cette proposition
le verbe « rester » est à l’infinitif présent. Et la phrase correctement orthographiée est;
Chloé [...]
saura le 15 décembre si elle pourra RESTER mariée à [etc...]
Cela m’avait aussitôt et de nouveau déclenché une suite de réflexions partant l’orthographe et de la langue...
Il y a à mon sens deux aspects, deux parties de l’orthographe...
> Il y a celle qui serait (apparemment) le résultat de l’ « officialisation » de l’usage avec toutes ses fautes de logique. Ici notre orthographe apparait comme une somme de
particularités; et intégrer ces particularités ne requiers que la mémoire « bête » (
>>).
C'est à dire, n’utilisant pas, ou ne pouvant pas (!) utiliser la compréhension des mécanismes de la langue et/ou des sujets afférents
Ainsi par exemple le nombre 213 (
>>)
...Ou tout autre nombre comportant un multiple de dizaines, de centaines ou de milliers, auquel s'ajoute un nombre complémentaire (inférieur à la dizaine, à la centaine, ou au millier)
qui s’écrit «deux cent treize », au lieu de « deux cents treize » comme le voudrait la règle du pluriel; cela ne peut être le fait
que d’un usage erroné, lui-même fait d’une incompréhension du système décimal et de l’arithmétique (
Toujours l’illogisme)...
> Il y a à l’inverse une orthographe logique, intelligente, où les mots sont écrits logiquement aux règles de grammaire en même temps qu’au sens de ce qui est
énoncé... Et alors que ne pas faire de faute est ici relativement facile pour un esprit logique, je remarque que certaines erreurs sont excessivement fréquentes... Ainsi par exemple
cette confusion entre le participe passé des verbes et l’infinitif présent, du fait de leur homonymie (ici, même forme sonore mais signifié différent).
Cela révèle je crois, une bien plus grande attention à la forme qu'au contenu (le « sens », la signification)...
Je ne sais pas si l'on peut dire qu'il y a (d'une manière générale) « dégradation » de l'orthographe, comme de la langue elle-même, ou bien simplement une « évolution »
qui continuerait d'être mauvaise.
Je ne pense pas à ces phénomènes évidents de langages « sms » ou d’écriture en quasi phonétique dans certains milieux jeunes, où il y a nettement dégradation, mais
à
l’orthographe « officielle » avec cette accumulation d’exceptions, de dérogations aux règles, ou encore de certaines règles elles-mêmes comme le doublement
de consonnes. D'ailleurs, cet état de l'orthographe ne serait-il pas une raison essentielle de son refus par nombre de jeunes ?
Mais si les raisons de cet état de choses (la dégradation de l'orthographe) peuvent être multiples, je pense que
c’est surtout et d’une manière encore plus générale, via l’« officialisation » des erreurs de l’usage, le fait
de la faiblesse des consciences individuelles... Comme cet attachement à la forme plutôt qu’au contenu, qui est plus le fait d'une pensée rudimentaire que d'un esprit évolué,
la
« conscience des choses » se confondrait avec la perception de ces choses (problématique millénaire de la
Caverne de Platon).
Les démarches mentales paraissent privées de cette saine curiosité et de la conscience même de la nécessité du « chercher à comprendre » et de l’interprétation (
Abondance, zapping, et superficialité de la Raison...).
Et la manière dont nous « expliquons » les choses, et l’apprentissage, dans lequel la pratique remplace quasiment l’analyse et les explications, renforcent en même temps
qu’ils sont induits par (entre autres!) ces démarches mentales.
Il est pourtant vrai que la pratique fait naturellement partie de l’apprentissage; mais cela devrait être suivi d’un enseignement
permettant de comprendre, d’accéder à une vision plus globale des choses. Et l’Enseignement (l’institution), hormis l’acquisition d’une culture générale, la transmission
d’un savoir, et qui accorde je crois une place à l’expérience, devrait s’attacher tout autant à expliquer...
Mais cette tâche serait aujourd’hui colossale; car
cette civilisation avec sa technologie avancée et son système de consommation, a rajouté sur la nature une couche
épaisse d’une incroyable complexité. Et les nécessités du monde actuel obligent à l’acquisition d’une somme invraisemblable de connaissances.
Malgré tout, et sans vouloir pour l’instant « appliquer » des principes, il serait peut-être opportun de méditer d’abord sur cet adage et ce dicton...
> Mieux vaut une tête bien faîte qu'une tête bien pleine (>>).
Le revers du progrès -
La « Culture Générale »; une recette magique ?
Et que l’on ne rejette pas cette parole de Montaigne comme obsolète! Essayons plutôt de la mettre en regard de toutes les aberrations de plus en plus fréquentes et à tous
niveaux du monde actuel...
> On dit aussi que la spécificité des génies est de « savoir rendre simple ce qui est compliqué ». Le symétrique serait intéressant... Ne serait-ce pas
la « mal-compréhension » qui amènerait le compliqué, et qui est en réalité de la confusion ?... « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement »
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*)20minutes.fr
http://www.20minutes.fr/societe/814478-mariage-transsexualite-precedent-france