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Philosophie de la raison
04/12/11 - modifié le 11/12/11

Paradoxe ou absurdité?

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Un obscurantisme moderne? >>
Dans ne soirée où j'étais récemment invité, j'entendis une remarque qui me fit reprendre intérêt à une problématique qui avait focalisé mon attention en 2007 puis en 2009, et qui repose, j'en reste convaincu, sur une erreur qu'apparemment personne ne veut reconnaître... « Quelque chose d’infiniment faible n’est pas nul»...
C’était à la suite d'un échange au sujet des paradoxes de Zénon d’Élée, à propos de cette problématique afférente au mouvement et dont la manière la plus simple pour l’exposer serait celle-ci...
Lorsqu'un mobile se déplace d'un point à un autre; il parcourt d'abord la moitié de la distance, puis la moitié de la 2ème moitié restante c'est-à-dire le quart, puis la moitié du dernier quart restant c'est-à-dire le huitième, puis encore la moitié du dernier huitième soit le seizième (...), et ainsi de suite indéfiniment. Puisque qu'il reste toujours la moitié d'une certaine distance à parcourir, aussi petite soit-elle, et que l'on admet que la moitié d'une distance non nulle n'est jamais nulle, il n'atteindrait JAMAIS le point d'arrivée.
Comme ce raisonnement est applicable à n’importe quel point « d’arrivée », il est applicable à n’importe quel point de la trajectoire. Ce qui implique qu’un « mobile » ne peut atteindre aucun autre point distinct de son point de départ, et par conséquent que le mouvement est impossible.

La réponse à cette problématique, reste à mon sens qu’une QUANTITE (qui est ici une distance) non trop grande, et que L’ON DIVISE PAR L’INFINI (ou par 2 une infinité de fois) EST NULLE. En langage mathématique, 1/infini=0.
Or il se trouve qu’IL EST ADMIS que 1/INFINI EST INFINIMENT PETIT MAIS NON NUL!


N’étant ni mathématicien ni scientifique, le monde d'aujourd'hui n'attribut pas aux personnes telles que moi la « légitimité » permettant de porter un jugement sur cela. Pourtant, et à défaut d’une explication claire et explicite de la raison de ce qui est présenté comme ADMIS, je continu de penser que cela peut être un problème de terminologie et/ou de philosophie, plus qu’un problème spécifiquement scientifique. Le « Zéro » et l’ « Infini » ne sont-ils pas que des concepts, des éléments de langage ?! Par ailleurs, et d’une manière générale, si une formulation ou une affirmation (qui sont des expressions langagières) est antinomique à la réalité observée, hormis la véracité de l’observation que l’on peut contester, c’est que celle-ci est inexacte, erronée ! Et ici, qualifier la chose de « paradoxe » (>>) me parait être une manière de « protéger », de masquer une erreur située quelque part (>>)...
Poser que 1/infini n’est pas nul, revient à admettre selon un raisonnement exact, qu’un mobile ne peut (REELLEMENT!!) atteindre aucun point distinct de son point de départ. Et peut-on ICI remettre en cause les observations (>>) ? Et même si l’on s’ingénie à trouver d'autres raisonnements aboutissant à ce que la distance restant à parcourir in fine peut-être nulle, la simple affirmation « 1/infini non nul», que la prudence m’empêche de qualifier catégoriquement de fausse, reste au moins et à mon sens fortement douteuse.
Se pourrait-il que des modèles théoriques scientifiques soient dépendants de cette affirmation, et dont la contestation pourrait mettre à mal ? Si c’était le cas, nous serions alors dans une situation comparable (toute proportion gardée) à celle où le modèle galiléen menaçait celui imposé par la Religion d'une certaine époque...

Par ailleurs, je garde l’impression que cette société qui met pourtant en avant la transparence et l’information, repose quand même sur certaines choses spécifiques à l’obscurantisme. Ainsi le critère prépondérant d'acceptation ou de rejet des idées et des propos n'est-il pas la « légitimité » des individus (leurs diplômes et/ou leur position sociale), au lieu de l'argumentation et la démonstration explicite (>>)? Et l’abstraction comme la complexité (>>) ne serait-elle pas parfois le moyen de faire écran pour masquer aux yeux de tous le côté éventuellement erroné des propos (>>)? Le langage complexe-abstrait ne remplacerait-il pas le Latin d’antan?...