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Philosophie de la raison
23/02/13

La « société » « formaterait » les individus ?

C’est un thème récurent parmi d’autres, un « cliché »… On entend aussi qu’elle nous fait « rentrer dans des carcans »… Et j’ai le souvenir de cette thématique déjà exprimée dans les années 70!

Mais cette prétendue « critique de la société » repose à mon sens sur la non conscience du fait nous sommes des animaux sociaux. Et par rapport aux autres espèces, je vois entre autres ces différences...
1) La formation de notre être est très loin d’être terminée à la naissance. A ce stade nous nous déplaçons à quatre pattes et ne possédons pas le langage. Nous continuons notre formation au de-là. Et c’est l’environnement dans lequel nous grandissons qui nous pousse à développer ou pas telle ou telle potentialité, provoque ou influence la formation de nos goûts et de notre personnalité.
2) Nous nous prolongeons dans la « matérialité ». Nous utilisons des outils, nous mangeons avec des couverts et nous nous habillons.
3) Egalement nous intégrons des « valeurs » (humanitarisme compassion respect des autres…) et nous nous conformons à des identités sexuelles.

Au final, ce personnage social qui est l'aboutissement de notre évolution personnelle n'est pas une « enveloppe » qui contiendrait notre « véritable » personne. Elle est simplement la partie la plus récente et la plus visible de nous même, mais elle fait bien partie de nous!
On dit que « l’habit ne fait pas le moine ». Alors imaginons un moine qui s’habillerait non pas d'une robe de bure, mais d'une jupe plissée par exemple avec des talons aiguille, une chevelure sensuelle féminine et un maquillage de femme. Pourrait-on imaginer que cet être se « sente » réellement « moine »? On peut aussi imaginer que si ce moine ne se sent pas vraiment moine il ne sentira pas bien dans sa peau de moine, (ou) dans sa tenue de moine.
Donc; que des êtres ne se sentent pas bien dans leur « peau sociale », n'aiment pas leur place ou leur rôle; c'est un problème de décalage qui est autre. On peut aussi avoir des pratiques qui ne rentrent pas dans les codes sociaux ; la société d’aujourd’hui le permet. Mais doit-on pour cela essayer de l’imposer à l’ensemble de la société ?