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Philosophie de la raison
03/03/13

Deux visions comparées de la société humaine, en partant de
« La structure psychologique du fascisme » (*)

C’est au sujet d’un article proposant une synthèse de l’ouvrage « La structure psychologique du fascisme» (>>)…
Pour résumer en peu de mots ce travail de Nicolas Baygert (>>), et tel que je le comprends, la société modelée par le capitalisme se serait caractérisé essentiellement par une homogénéité, car « Chaque homme, selon le jugement de la société [...], vaut selon ce qu’il produit, c’est-à-dire cesse d’être une existence pour soi ; [...] ». A cette « [...] platitude inhérente à la société homogène », se serait opposé l'hétérogénéité fasciste non productive faisant appel à des « sentiments traditionnellement définis comme élevés et nobles. » …
Mais la spécificité du fascisme serait la « dimension religieuse ». Ainsi, « Führer ou Duce [...] se présentent comme pivots transcendantaux d’une mystique de la Nation, symbolisant " l’existence glorieuse d’une patrie portée à la valeur d’une force divine." »…

Aujourd’hui…
C'est la société de surconsommation, émanation de l'économie capitaliste et nécessaire à celle-ci, qui est le terrain sur le quel se développe de plus en plus une certaine hétérogénéité humaine (thème récurrent des publicités McDonald’s; « venez comme vous êtes »). Le refus de la normalité, notamment au plan sexuel (biologique autant qu'identitaire), est par ailleurs porté par une mouvance (l'idéologie « Queer ») prônant « l'abolition du clivage binaire homme-femme de la société ». Et ce sont les milieux religieux qui s'opposent à cela.
Par ailleurs, les extrémismes et fondamentalismes religieux, les mouvements terroristes (pendant du fascisme?), ne sont-ils pas alimentés par la répulsion que peut inspirer le spectacle d'une civilisation humaine en décomposition?

Quelque soit le degré de véracité de cette vison des choses de G. Bataille rapporté ici par N. Baygert, et en une autre époque pourtant contemporaine, elle apparait en tout cas en totale discordance avec la situation d'aujourd'hui; sauf sur ce point... Les mouvements fondamentalistes et terroristes, selon moi, existeront tant qu'existera cet état de décomposition de la société (de plus en plus « hétérogène »), car ils en sont par réaction une des conséquences; comme le fascisme pouvait correspondre à, ou reposer sur un besoin de réaction à un état de chose ?