Toute étude comme toute expérience fournit d’abord des résultats bruts. Mais pour avoir une signification, ceux-ci doivent être interprétés. Et tout est
question d’interprétation juste, ou pertinente…
Le magazine direct matin dans son numéro du 5 juin 2015 rapportait une étude américaine comparant les comportements d’enfants multilingues et d’enfants monolingues
mis dans une certaine situation; « Les bilingues s’adaptent mieux »...
« […] l'homme apprend à se mettre « à la place des autres.» Et certains y arriveraient mieux que d'autres. […]
Trois voitures de tailles différentes étaient disposées sur une table devant eux, la plus petite étant cachée aux yeux d'un observateur faisant face à l'enfant. L'adulte
déclarait voir «une petite voiture» et demandait à l'enfant de la déplacer. Dans 75 % des cas, les enfants bilingues ou exposés à d'autres langues déplaçaient la voiture
de taille moyenne, la seule «petite» voiture que l'observateur pouvait voir, contre 50 % pour les enfants monolingues. Ce qui signifierait, selon les conclusions de l'étude,
que les enfants sensibilisés à d'autres langues ont plus de facilités à comprendre le point de vue d'une autre personne et à agir en fonction de cette autre perspective.
« Pour comprendre les intentions d'une personne qui parle on doit avoir sa perspective expliquent les chercheurs, [...] » »
Alors, et comme les chercheurs l’ont peut-être fait (?), essayons de nous mettre à la place des enfants…
Mais précisons d'abord ceci… Pour qui perçoit et comprend bien le réel (>>)
... C'est à dire de manière suffisamment objective,...
ainsi que le langage des mots, et selon ce qui est relaté dans l’article, la phrase prononcée par l'adulte est incomplète.
Il s’agit dans les faits, de comparer des comportements d’enfants face à une question dont la compréhension dépend d’une affirmation préalable
ambigüe; puisque l’adulte déclare voir « une petite voiture » au lieu de « deux voitures dont l'une est plus petite » !...
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Ce qui s’est peut-être passé dans la tête des enfants…
Dans le cas où les enfants déplacent la voiture de taille moyenne (75 % des enfants multilingues et 50% des enfants monolingues).
Dans ce cas là, ils auraient perçu directement ce que l’adulte était censé dire en se mettant « à sa place », mais sans être troublés par l'ambiguïté de la phrase décrivant
incomplètement la réalité... Car « à la place » de l'adulte, peut-être auraient-ils dit la même chose.
Dans l’autre cas…
Bien que cela ne soit pas mentionné dans l’article, on peut supposer que les enfants déplacent celle cachée à l’adulte.
L’explication à mon sens la plus plausible est celle-ci : admettant naturellement qu’un adulte ne peut se tromper, certains enfants auraient alors imaginé que celui-ci, en
disant « je vois », aurait peut-être voulu dire je «perçois » au sens de « je devine », que ce qui est caché est la petite voiture. Nous serions donc ici dans une
démarche plus réfléchie.
Et ce que l’on pourrait tirer de cela est qu’une démarche moins « raisonnée » (c'est à dire moins rationnelle) serait (parfois?) plus adaptée à une situation peu claire ou ambigüe que des esprits plus rationnels.
Il y aurait par exemple ici, adéquation entre esprits plus intuitifs que rationnels (>>),
A priori, c'est volontairement et pour le besoin de l'expérience que l'adulte aurait émis quelque chose d'ambigüe. Mais pour les enfants, la situation est la même
que s'ils avaient été face à une personne réellement intuitive dont l'expression est involontairement ponctuée de non-dits.
et expression similaire. Et se mettre « à la place de l'autre » sans erreure (!) n'est possible que lorsque l'on
fonctionne mentalement de la même manière (>>).
Lorsque ce n'est pas le cas, c'est à dire que l'on se met « à la place de l'autre » qui fonctionne (mentalement) différemment, il y a alors « projection » de son propre fonctionnement mental sur l'autre, et naturellement, interprétation erronée de tout; intentions, sens des actes et des paroles...
Il se pourrait aussi que la part importante de l’empirisme dans l’apprentissage des langues (>>),
L'empirisme étant l'acquisition de la connaissance par l'expérience, donc ici la pratique, cela s'oppose à une démarche
d'enseignement reposant sur l'explication détaillée (obligatoirement et au moins au début de l'apprentissage, dans la langue de chacun) des règles et des fonctionnements,
avec énoncé des définitions.
contribue et/ou sélectionne, les êtres aux démarches mentales plus intuitives qu’analytiques…
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