Philosophie de la raison
15 janvier 2007

Tsunami Asie du Sud

Après le Tsunami en Asie le 26 décembre 2004 et l' " élan humanitaire mondial ";
questions et réflexions. A propos de l' " Empirisme "



"Tsunami"; Définitions >>
Le 18 janvier…
Nous n'avions pas prévu
Un fonctionnement " à vue "
L' " Empirisme ", et l' " empirique attitude "
Monde absurde
La dégénérescence des esprits…

Le 18 janvier lors de son audition au Sénat des USA, Condoleeza Rice déclarait ; Le tsunami a été une merveilleuse occasion [wonderful opportunity] pour montrer le coeur non seulement du gouvernement américain mais du peuple américain et je crois que nous en avons retiré un grand bénéfice [ce qui est à comprendre comme étant un bénéfice " au plan humain " --évidemment--] (Canard enchaîné du 26 janvier). Cette " merveilleuse " boulette n'a été transmise par les médias que discrètement, et non reprise comme le sont souvent la moindre phrase malencontreuse, la moindre maladresse, donnant parfois prétexte à de véritables lynchages médiatiques.
D'où cette première question : Pourquoi ? Etait-ce un réflexe politico humanitaire de racisme/sexisme " positif " ? Etait-ce parce que cette petite phrase venant du coeur montrait que la " raison " du coeur n'est pas la Raison, et que cela dérangeait certaines de nos nouvelles idées reçues ? Ou bien encore la nouvelle conseillère américaine pour la sécurité nationale a-t-elle exprimé le sentiment d'une grande partie d'entre nous ?
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Nous n'avions pas prévu
Car il me semble qu'il est une question que nous n'avons absolument pas envie de nous poser et que nous avons occulté par la satisfaction de l'" élan humanitaire mondial ". Certes ce " tsunami-la ", dans l'état actuel des choses n'était peut-être pas prévisible. Mais le phénomène de dérive des continents et les failles sont connus du monde scientifique, les séismes sont observés et étudiés en permanence à grand renfort de matériel et de technologie. Le risque de tels cataclysmes est a priori connu ; n'était-ce donc pas possible de prendre des mesures préventives ? Ou y aurait-il eu des les initiatives des individuelles, des propositions que la collectivité n'aurait pas jugé bon de prendre en considération? Etait-ce ce manque de bon sens grandissant qui gagne au fur et à mesure toutes les couches de la société dans nos pays occidentaux, ou bien que les zones exposées ne valaient pas économiquement la peine que l'on s'en préoccupe ?
Pourtant ; nous n'avions pas prévu non plus le réchauffement climatique par l'effet de serre. Et bien avant, la pollution. Cela pourtant parfaitement prévisible touche le monde entier. Le développement urbain et la désertification des campagnes dans les pays occidentaux n'avaient pas non plus été prévus (1).
Et face à des conséquences dommageables de quelque nature que ce soit, ou des catastrophes naturelles ou non, que faisant nous ? Parfois nous accusons la fatalité. Mais plus souvent nous accusons les autres ; les adversaires politiques, les responsables politiques, les gouvernements... Il est également de bon ton dans certain cas d'accuser le manque de budget et de moyens. Mais ne serait-ce pas globalement un fonctionnement humain majoritaire qui serait responsable de tout ?
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Un fonctionnement " à vue "
Très globalement, ce monde parait " fonctionner sur le mode " à vue " ". Et ce fonctionnement semble être autant au plan collectif qu'individuel : Il semble que dans notre comportement majoritaire, on a besoin de percevoir les choses pour en prendre conscience.
Cela paraît justifié et sous-tendu par une idée en apparence juste et sage, et selon laquelle nos idées et nos actes doivent reposer sur les faits et sur l'expérience. Mais apparemment cela tendrait à rendre la réflexion caduque et induirait un comportement qui pourrait s'exprimer ainsi " agissons d'abord, voyons et réfléchissons après " : Nous aurions donc tendance à agir et à ne prendre en considération les conséquences éventuelles de nos agissements qu' " après ".
D'une manière très générale la logique de nos démarches est donc de ne prendre en considération un problème que lorsqu'il surgit. " Attendons et voyons " associé à " point n'est besoin de chercher à comprendre " pourrait bien en être le pendant et résumer une tendance actuelle. Opposition probable au vieux monde associé à la Raison et où l'on affirmait qu'il faut réfléchir avant de parler ou d'agir.
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L' " Empirisme ", et l' " empirique attitude "
Cette idée ancienne (d' " Empirisme ") remise au goût du jour induit précisément un comportement consistant en se contenter de ce qui est perçu, observé ; et cette " empirique attitude " est en opposition avec le comportement intelligent qui par définition consiste en essayer de comprendre les choses, leur fonctionnement, leur dynamique, afin de mieux les maîtriser et entre autres de prévoir selon des degrés de probabilité.

Selon le dictionnaire en ligne " TLF" (http://atilf.atilf.fr/tlf.htm) il s'agissait anciennement d'une Pratique de la médecine (dont l'origine remonte à l'Antiquité) qui se fonde uniquement sur l'expérience, l'observation, le hasard, rejetant ainsi tout recours à la théorie ou au raisonnement. Avec le philosophe David Hume elle a pris la forme d'une théorie. Celui-ci [...] voit dans l'expérience l'unique source de notre savoir: [...] il tient la science pour inductive, et borne ses prétentions à la découverte de lois, c'est-à-dire de relations constantes dont nous échappe la raison. [...] (" HUME (David) 1711-1776 " Ferdinand ALQUIE - Encyclopédie Universalis)

L'idée d' " empirisme " qui reviens à constater en renonçant à comprendre, est peut-être née de la difficulté même de comprendre les choses et de les maîtriser, dans une ambiance, un environnement humain non porté sur la réflexion systématique et sur la recherche de la compréhension, et où, d'une manière générale, on est peu curieux du " pourquoi " et du " comment " de chaque choses. Mais elle provient également et probablement de tous les déraillements du passé ou moult hypothèses idées dogmes irréalistes mystiques et métaphysiques ont pu provenir de raisonnements absurdes et ne reposant sur rien, et faisant fi de tous les faits pouvant les contredire.
Mais l'empirisme au sens strict repose sur une illusion ; car ce qu'oublient les empiristes, c'est qu'une observation n'est pas la réalité observée ; c'est une " perception ", et les perceptions humaines tout comme les expérimentations et les mesures scientifiques, nécessitent une interprétation pour contribuer à une toujours meilleure connaissance/compréhension du réel. Et cette interprétation fait obligatoirement intervenir le raisonnement (La Planète Raison / La Raison et la logique mises à mal I / Perception et conscience). L'empirisme repose donc sur (ou entretient, ou encore induit ?) une confusion entre les faits et les observations (A propos de l'"Empirisme").
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Monde absurde
Dans ce contexte, tout individu ayant une démarche (naturellement) minoritaire, faisant preuve de bon sens, d'esprit rationnel et corrélativement de prudence et d'une relative lenteur, sera de fait, et " instinctivement " exclut par le monde humain majoritaire-dominant ; et ses discours et/ou avertissements ne seront pas entendus, en même temps que des gourous aux discours ambigus et obscurs continueront de rassembler... Ce monde humain trop souvent crédule devant ce qui est affirmé avec passion et émotion, ou encore devant le " spectaculaire ", et trop souvent incrédule face à des arguments de raison et des démonstrations (2), est un monde dominé par l'absurde. La bêtise est sans limites entend-on parfois. On dit aussi que c'est la chose la mieux partagée au monde.
Monde absurde reposant sur le paraître, et où de manière contradictoire on a tenté de détruire nos modèles identitaires (par la confusion); la Femme et l'Homme, et les caractères afférents, la féminité et la "masculinité". Monde absurde où le critère de réussite sociale est d'abord l'aptitude au relationnel au lieu des compétences professionnelles et l'intelligence pratique. Monde absurde où l'on croit au pouvoir de l'amour, de l' " humanitarisme ", pour résoudre les grands problèmes: Face au sida au cancer, à la myopathie, il semble que ce que nous sachions faire le mieux est de nous mobiliser dans des galas de chansons. Mais, investir un pouvoir dans le matériel, les choses, des danses et des illusions; cela évoque étrangement les peuplades primitives...


GG

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1) La dégénérescence des esprits
Nous n'avions pas non plus prévu ce phénomène de dégénérescence des esprits dans le milieu urbain (effet secondaire, également et probablement, du trop grand développement des technologies) : Etant coupé de la réalité (appelée " réalité matérielle "), même si les capacités intellectuelles (les " potentialités ") semblent sans cesse augmenter (autre effet probable des technologies), l'esprit humain ne peut plus se construire correctement. Il en résulte une perte du sens de la Logique, la perte du " bon sens ". Et dans la " logique " de ce milieu sclérosé, cette constatation mène apparemment à un effort en direction de l'acquisition d'un savoir et d'une culture hypertrophiés, reposant essentiellement sur leur mémorisation au lieu d'un apprentissage de la pensée et du raisonnement. La " logique " du " bon sens inversé " amène à réagir à l'inverse de ce qu'il faudrait faire… (La Planète Raison / Un monde qui tourne à l'envers / Qu'est-ce que la Logique ?)

2) Albert Einstein; la Relativité --science philosophie--
DEFINITIONS...

Dans le TLFI (http://atilf.atilf.fr/tlf.htm)
« TSUNAMI, subst. masc. SC. DE LA TERRE. Onde océanique solitaire, immense vague ayant pour origine un tremblement de terre, une éruption volcanique sous-marine ou la chute dans la mer de grands pans de falaises ou de glaciers, et provoquant de graves dégâts quand elle déferle sur une côte. Synon. raz* de mare. […]
Prononc. et Orth.: [tsynami]. Plur. des tsunamis, mais ROMANOVSKY, Les Océans, Paris, P.U.F., 1969, p. 77: les tsunami. Étymol. et Hist. 1927 (d'apr. ROB.). Mot japonais signifiant propr. " vague d'orage ". Le mot est att. en angl. dès 1897 (NED Suppl.2). »

Dans le ROBERT (Petit Robert nouvelle édition p 1981 (1967 S.N.L. - Le Robert) par Paul ROBERT rédaction dirigée par A. Rey et J. Rey-Debove Société du Nouveau Littré)
« TSUNAMI [tsynami]. n. m. ( mot jap. "vague d'orage"). Géogr. Raz de marée des côtes du pacifique. Vague séismique. »

Dans le LAROUSSE (Le Petit Larousse illustré (Larousse-Bordas 1998))
« TSUNAMI […]( mot jap.). Onde océanique superficielle, engendrée par un séisme, une éruption sous-marine, un glissement de terrain.[…] »

Dans le dictionnaire encyclopédique ALPHA ( Dictionnaire encyclopédique illustré ALPHA 1996 (Hachette-spadem-adagp 1980))
« TSUNAMI […] le long des côtes du Pacifique, raz-de-marée dû à un séisme sous-marin ou à un typhon.[…] »