Les « limites »

Ce terme fait partie du « petit vocabulaire » afférent à ce thème récurent : le « manque d’éducation des jeunes générations »...
A ce propos il me revenait le souvenir de ce détail... C’était il y a deux ans, lors d’un déplacement en Suisse alémanique. Dans le train qui devait arriver un peu plus tard en gare de Zürich, je vis une personne se lever, aller à l’extrémité du wagon pour répondre à un appel. Cette personne échangea pendant quelques minutes avec son correspondant en toute discrétion.
Je remarquais alors deux choses : d’abord l’absence de toute signalétique mentionnant l’interdiction de l’utilisation de téléphones portables comme c’était alors le cas dans nos TGV français. Ensuite, je réalisais que c’était la première personne que je voyais téléphoner depuis à peu près une heure. Et cela contrastait avec le comportement « sans-gêne » indiscret et excessif des personnes en France.
Je me dis maintenant que l’absence de cette interdiction était naturellement et sûrement en raison d’un caractère plus mature des personnes, de leur aptitude à gérer elles-mêmes leur propre comportement.
Et ce détail illustre ce que je pense depuis fort longtemps, à savoir que la coercition, l’existence de règles, de cadres (obligatoirement rigides) et de « limites » imposées, existent en raison de l’incapacité de chacun à gérer lui-même son propre comportement.
Car à l’inverse, plus on est conscient de sa place parmi les autres ainsi que des nécessités, plus on serait à même de respecter ces « limites », naturellement et de soi-même.
Mais la généralisation de comportements responsables et relativement « auto-gérés », ne pourrait être bien-sûr que dans un contexte d’aisance économique, et donc matériel, de tout le monde, et non dans celui de misère économique, d’inégalités flagrantes et d’injustices... Condition nécessaire, mais tout de même insuffisante ...