Du mois de mai à la fin août 2007 et pour la deuxième fois s’est tenu une exposition à la cité des sciences de Paris appelée « crad’expo ». Elle fut annoncée par une
affichette présente dans les rames de métro parisien et sur toute la durée de l’exposition. Sur cette affichette s’imposant avec insistance au regard des voyageurs, une
fillette l'air effronté et « fouraillant » un doigt dans son nez, avec un « PROUT ! » écrit en très gros. Nous pouvions lire également « la science impolie du corps
humain », l’ensemble, graphisme-couleurs et photo, résolument "dissonant". À chaque fois que je montais dans une rame et me retrouvais face à cette image,
j’avais l’impression d’une régression infantile étalée effrontément, revendiquée publiquement -- « bite merde gros caca boudin prout ».
Une telle exposition sur les crottes de nez ou les excréments, une visite guidée avec vidéo du gros intestin -- la poubelle du corps humain --, donne matière à réflexion. Car que peut valoir une telle présentation et/ou une telle communication dans une époque où la tendance est à la contestation systématique du « vieux monde » et de ses valeurs moralisantes, entre autres celles qui sont en rapport avec l’hygiène ? « Le caca c’est sale », « il ne faut pas mettre les doigts dans son nez », « il faut toujours se laver les mains avant et après manger », ou « il faut mettre la main devant sa bouche quand on tousse » etc. Tous ces interdits, ou ces obligations, qui nous ont pesé, et qui, intériorisés et poussés à l’extrême débouchaient sur des phobies. Une réflexion à partir des raisons de cet état de choses du passé eut été plus nécessaire. Ou peut-être indissociable ? Ces raisons étaient à mon sens et principalement de nous protéger des maladies en des époques où l’on ne connaissait pas encore la médecine scientifique, et où l’on ne possédait pas de médicaments efficaces… Aujourd’hui nous avons tout ça. Également une Sécurité Sociale… Alors ! Pourquoi nous encombrer de « manies » et de « tous ces vieux trucs » ! Il y aurait pourtant une bonne raison ; le manque d’hygiène allié à une fragilisation de l’espèce humaine est en train de provoquer une sur consommation de médicaments et notamment des antibiotiques, lesquels n’étant de surcroît pas toujours utilisés de manière ad hoc. Et cela provoque ce phénomène alarmant de l’adaptation des germes aux médicaments, et donc de l’inefficacité croissante des antibiotiques. Les comportements de moins en moins hygiéniques sont à mon sens un des résultats de cette contestation irréfléchie de l’ordre moral ancien. Également et faisant partie de cette contestation, parmis des chapelets d’idées reçues et « simplistes », celle que c’est (uniquement) le manque de confrontation aux germes et aux maladies, ainsi que la consommation de médicaments qui provoquent l’affaiblissement de nos organismes. Or qu’en est-il exactement?
Je me souviens égalent, dans une rue de Paris, de cette jeune femme coréenne menant deux jeunes enfants à l’école. Je vis son air dégoûté et désespéré devant les enfants qui, malgré son cris d’avertissement, marchaient droit dans sur une zone d’excréments fraîchement étalés. En regardant la scène je remarquais que les enfants évitaient par contre les flaques d’eau (propre)… GG *) Par ailleurs et à l'inverse de ce que beaucoup semblent le croire, la prise de médicaments ne nous fragilise pas directement. C’est la médecine scientifique efficace alliée à nos valeurs humanitaire plaçant la protection de la vie au-dessus de tout, qui et comme je viens de l'expliquer, en ayant donc rendue caduque la sélection naturelle, a provoqué la fragilisation de l’espèce. Ici la solution ne peut être que dans l’intervention de la génétique avec tous les risques de dérives possibles dans un monde aux consciences trop faibles…Haut de page ______________________________________________ ______________________________________________ |