Philosophie de la raison
26/08/2004 - modifié le 30/09/06 - corrections le 25/07/2020

Crottes de chiens - Pollution dans les villes -

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TENDANCE PARISIENNE

OU LE RETOUR DE L'HOMME À L'ANIMAL


Comportements « tendance » ...
Mois de mai; premières chaleurs. Les terrasses de brasseries sont remplies. Vers 13 h , à proximité du métro de la Porte Saint-Cloud une jeune femme regarde son petit chien faire ses besoins à quelques mètres des personnes les plus proches en train de déjeuner à la terrasse de la brasserie « les Fontaines ». Rue du général Clavery, un utilitaire est en stationnement. Des artisans déchargent des éléments d'aménagement emballés dans leurs cartons. Ceux-ci sont momentanément entreposés sur le trottoir. Pendant un moment d'absence des ouvriers, un chien tenu en laisse urine sur l'un de ces cartons... Sans que cela paraisse gêner son propriétaire...
...Rue Abel Ferry ; un autre utilitaire est en stationnement. Sa porte latérale est grande ouverte pour permettre le déchargement. Un gros chien passe près du véhicule et urine à l'intérieur par la portière ouverte. Sa propriétaire regarde sans rien dire. Un monsieur lui fait remarquer que c'est « sale et surtout irrespectueux ». Réponse de la dame : « de toute manière, ce n'est qu'un tas de ferraille ». A proximité du Centre National d'Art et de Culture Georges-Pompidou, un petit chien est entrain de déféquer sur l'esplanade près de la fontaine de Stravinsky. Le propriétaire est à proximité et en train de téléphoner. Après avoir terminé l'extrusion d'une volumineuse déjection, le petit chien l'inspecte, la renifle et la gratifie de deux petits coups de langue. Après quoi il trottine tranquillement en direction de deux touristes japonaises en train de manger assises sur des marches à la limite de l'esplanade. Il s'approche de la nourriture encore emballée. Les deux jeunes femmes dégoûtées décampent aussitôt... Pendant que le propriétaire de l'animal, de loin et faiblement, lance un « Kita viens ici »...


Un signe de dégénérescence.
Les trottoirs maculés de déjections et de traces de matières fécales étalées, la puanteur qui s'en exhale après quelques jours de temps anticyclonique et chaud, les portières et hayons des voitures recouvertes d'urine parfois jusqu'au serrures (etc.), peuvent toujours nous paraître un problème mineur en regard des grands problèmes de ce monde. Pourtant… De plus en plus de personnes semblent s'habituer à cet état de choses. Des comportements naturels et non hygiéniques de plus en plus courant excluent le dégoût de l'environnement immonde de certains endroits. Il n'est pas rare de voir quelqu'un marcher dans un excrément, et s'essuyer ensuite et copieusement les pieds contre le trottoir pour terminer sur le paillasson de son entrée d'habitation. Egalement un grand nombre de personnes mangent quotidiennement aux terrasses des brasseries avec des déjections à proximité... Dans le quartier de la porte Saint-Cloud, tout au bout de la petite rue Abel Ferry nous avons un endroit en sable et cailloux, bordé d'arbres. C'est l'endroit où tous les propriétaires de chiens du quartier amènent leurs animaux. La densité d'excréments est incroyable. Pourtant il arrive parfois de voir une mère laisser son enfant jouer dans cet endroit. Les deux bancs publics sont souvent occupés par des promeneurs profitant du calme de l'endroit. On peut y voir également des adolescents vivre leurs premiers échanges amoureux... Et tout ce petit monde paraît résolument insensible à l'odeur fétide. Enfin, les chiens eux-mêmes, dont les tout-petits balayent bien souvent le trottoir avec leurs poils ; lorsqu'il réintègrent les appartements, ils ne mettent pas de « chaussons » pour marcher
sur la moquette. Certains iront ensuite se lover sur le canapé du salon…
On pourrait multiplier ainsi les descriptions de détails de comportements courants montrant l'insensibilité grandissante et générale à la saleté. Or, une des spécificités de l'espèce humaine, l'espèce « consciente », est précisément le dégoût des « choses sales ». Ce dégoût qui peut s'apparenter à une phobie est caractéristique des personnes sensibles. L'inverse, c'est-à-dire l'insensibilité aux choses, va dans le sens de comportements plus rustres, d'un amenuisement du discernement ... Les animaux ne font pas état de ce rejet. Également, les nourrissons et les tout-petits, ne possédant pas encore une véritable conscience, ne sont pas sujets à ce dégoût. Enfin, le non dégoût et le fait de jouer avec ses excréments est un signe de la dégénérescence sénile... L'évolution des comportements semble donc être un signe d'une régression de l'espèce humaine en général.


Epidémies et médecine scientifique
À une autre époque où nous n'aurions pas encore bénéficié de la médecine et des médicaments d'aujourd'hui, des comportements non hygiéniques auraient amené le développement d'épidémies. Les odeurs ne sont pas des phénomènes ondulatoires comme le son, la lumière ou les ondes radio. Elles sont le résultat du contact des muqueuses nasales avec la matière sous forme gazeuse. En d'autres termes, lorsque nous respirons une odeur d'excréments, c'est que nous nous en inhalons des particules. Et cette matière n'est pas exempte de germes. Ces nouveaux comportements sont peut-être et entre autres le résultat d'une médecine efficace. Car c'est probablement et précisément la possibilité de soigner rapidement une infection à l'aide d'antibiotiques qui peut-être à l'origine de ces comportements non hygiéniques. L'effet pervers de cela est de contribuer à la surconsommation de médicaments. Et cette consommation immodérée systématique et pas forcément toujours ad hoc, est en train de provoquer ces phénomènes de mutations des germes que nous sommes en train de constater...


Cycles « naturels » en milieu urbain
Pour compléter ce tableau, les comportements humains peu hygiéniques et peu rationnels sont aussi en train de
participer à la mise en place de nouveaux « cycles naturels », début d'un nouvel « écosystème urbain » : les gros cacas de nos petits chiens-chiens sur nourris, contiennent encore des matières nutritives non digérées. Les pigeons en raffolent. Et il n'est pas rare de voir une nuée de ces volatils en plein festin au milieu d'un étron volumineux et odorant, écrasé par les roues d'une voiture. Les pigeons, ces oiseaux de plus en plus familiers qui nous volent dans la figure lorsque nous marchons, qu'il est interdit de détruire, et qui constituent la joie de nos enfants, ont toutes les chances d'être porteurs de germes et de maladies… Nous pouvons entrevoir un avenir où les citadins se déplaceront masqués ; du fait de la pollution due aux voitures, mais aussi d'un air infesté de germes...


GG

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