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Philosophie de la raison
21/05/07

Joie plaisirs et codes sociaux

Lors d’une soirée au restaurant , je remarquais une tablée d’une huitaine de personnes d’origine maghrébine. Un personnage central et plus âgé semblait comme un patriarche autour de qui des jeunes femmes et jeunes hommes échangeaient très joyeusement. Alors que dans nos pays européens ce genre de tablée se caractérise systématiquement par des rires et des éclats de voies bruyant, ils étaient à l’opposés relativement discrets tout en exprimant leur joie de manière continuelle et soutenue. Je remarquais enfin et surtout qu’ils ne buvaient que de l’eau et des boissons sans alcool.
Dans nos pays et traditionnellement le fait de « s’amuser et de faire la fête » est inséparable de celui de boire, bien souvent du vin, et d’exprimer bruyamment son « excitation». Il semble même que le vin soit nécessaire et essentiel pour accéder à un état festif.
En rapport avec notre jeunesse qui bois de manière excessive et systématique, et tend aujourd’hui à consommer d’autres drogues, je pensais que ce besoin de stupéfiant était en raison de notre difficulté à atteindre le plaisir.
Je remarquais aussi que les personnes étaient habillées relativement élégamment « à l’européenne » avec quelques marques vestimentaires traditionnelles de leur pays, les femmes étant en robes et les hommes en costume. Dans leurs manières d’être également ; les deux jolies jeunes femmes qui encadraient le « patriarche » laissaient transparaître en même temps que leur joie, attention et respect envers lui.
Tout cela paraissait trancher avec le reste de la salle composée de gens « normaux » avec un beaucoup plus de laisser aller en tout point de vue. Je remarquais à ce moment, comme les fois précédentes, qu’un certain nombre de tables étaient occupées par des personnes de même sexe.
La surprise de la vue de ce que je pensais être une grande famille me conforte dans cette idée que le développement des drogues dans nos sociétés et spécialement dans le milieu urbain est comme je l’ai dit plus haut en raison de notre difficulté à accéder à la joie et au plaisir, et que cette difficulté est le fait d’une disparition de nos rôles et identité respectifs, et des codes sociaux. Et aussi de la dégradation de la relation homme-femme (qui à mon sens en découle en partie) et de l’amour, puissante source d’émotion et de plaisir.(*)

En rapport avec le côté   (code) vestimentaire je repensais alors à ce qu’une amie m’avait dit l’avant veille ; comme beaucoup de femmes d’aujourd’hui elle ne porte que des « jeans », vêtement que j’ai toujours ressentit comme « anti-féminin », et se disait « à l’aise » ainsi. Pourtant un pantalon en tissu épais et raide est sûrement bien moins confortable et s’oppose plus aux mouvements que les vêtements féminins. Elle m’en donna en fait et aussitôt l’explication : Se déplacer, notamment dans les transports parisiens, habillée en femme lui vaut systématiquement des regards insistants et « pesants » de certains hommes. La seule manière de se sentir libre est donc de se vêtir autrement et d’arborer une expression peu souriante et fermée. Je suspectais déjà que les comportements « épais » et rustres de nombre d’hommes sont probablement et en partie responsable de ce refus de leur féminité par beaucoup de femmes. Mais il y a également que des hommes de ce fait excessivement frustrés, « dévorent des yeux » toute femme d’apparence féminine... Sans gène ni discrétion certes; mais cela reste une réaction de santé. Et ça montre que malgré la mise à mal de la famille et des codes sociaux, un certain nombre d'hommes restent encore excessivement sensibles à la féminité.
*)Textes connexes: La féminité et Sexualité et apparences