Philosophie de la raison
30 avril 2017

L’Euro; une protection contre une dangereuse illusion

La dévaluation

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Dans ces dernières longueurs de la course à la présidence, et dans le contexte des difficultés économiques et sociales, la candidate du FN explique son projet de redressement économique et ses promesses en partie par l’augmentation des exportations. Celles-ci seraient sans doute relancées par une dévaluation de la monnaie permise par une sortie de l’euro (?).

Ici comme ailleurs pour pouvoir porter des jugements il y a lieu de comprendre ou tout au moins d’avoir une vue d’ensemble, même excessivement simplifiée, de la chose. Concernant donc la « dévaluation »…

Dans le principe dévaluer une monnaie revient à faire correspondre une quantité moindre de richesse à une même quantité d’argent.
Les premières conséquences à prévoir, seraient une meilleure compétitivité sur le marché international, mais aussi une baisse du pouvoir d’achat de chacun. Et cette deuxième conséquence est à contrario de la première au détriment de la consommation et donc de l’économie.
Par ailleurs la « nécessité », ou plutôt la tentation (?), de la dévaluation est une conséquence de difficultés économiques qui peuvent être dus entre autres à des problèmes de gestion. Et si ces problèmes ne sont pas dans le même temps résolus, ils risquent de contrebalancer tout effet bénéfique éventuel et momentané de l’augmentation des exportations.

Notons aussi que la diminution du pouvoir d’achat étant dans la même proportion (celle de la dévalorisation) pour tout le monde, les conséquences ne peuvent être que plus insupportables pour les plus modestes. Egalement, et étant donné les proportions de nombre des différentes catégories sociales, il est difficile d’imaginer que le maintien du pouvoir d’achat des riches, beaucoup moins nombreux, puisse compenser la baisse de consommation des couches populaires et des classes moyennes, et ses effets au plan économique.

La dévalorisation des épargnes dans la même proportion constitue une problématique similaire…
Les petites épargnes constituées laborieusement et parfois au prix de privations, ne peuvent avoir d’autres vocations que celle de financer des projets, ou d’être transmises aux enfants pour la même chose. L’argent des petits épargnants étant donc destiné à revenir rapidement à la consommation, la dévaluation de nos épargnes impactera directement notre économie.
Mais lorsque des produits financiers servent à placer des fortunes, il y a tout d’abord de fortes probabilités pour que pour l’essentiel cet argent reste inutilisé (>>). On peut imaginer aussi qu’il puisse revenir à la consommation, mais sous forme de prêts à l'Etat, participant ainsi à l’augmentation de la dette. L’argent peut aussi être employé à des réalisations de projets parfois ou souvent (?) profitables à la minorité des nantis mais peu utiles à l’ensemble, comme dans les domaines comme du luxe par exemple ou des réalisations de prestige…

Enfin, si les dévaluations sont de nature à favoriser les exportations, les produits importés devenant plus chers entrainent une augmentation des coûts de fabrication. D’où un risques d’augmentation des prix, laquelle conjuguée à la baisse du pouvoir d’achat ne peut qu’accentuer la baisse de la consommation, toujours au détriment de l’économie…

Analyse en détail dans l’article Dévaluation: qu'est-ce c'est, et quelles conséquences? (Vladimir Vodarevski)


GG


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