Philosophie de la raison
03 avril 2011

L’« effeuillage » - Le « plaisir de faire envie » retrouvé

Textes connexes >>


Un reportage sur cet engouement pour l’« effeuillage » (*), une remise au goût du jour du strip-tease, était diffusé sur France 2. Le phénomène est aujourd’hui incontournable; et pour les « féministes » aussi bien-sûr. Affublé de l’appellation « effeuillage burlesque », on tente apparemment de présenter cette pratique comme de l’autodérision, qui serait une manière d’exorciser cette féminité particulièrement exprimée dans les années 50 (?)...

Pourtant, après avoir vu ce reportage, et entendu les interviews (des intéressées), certaines idées évoquées semblent signifier tout autre chose...

Ce serait tout d’abord un moyen pour ces femmes de se réconcilier avec leur féminité, de se la réapproprier. Elles se réapproprieraient leurs attributs vestimentaires et se feraient plaisir en affirmant leur féminité. Enfin trois mots significatifs apparaissaient au détour d’une petite phrase; « plaisir de faire envie »...
Il est vrai que l’idée de thérapie était aussi évoquée, comme le côté humoristique. Il y avait également, l’aspect «entre filles » de ces manifestations, ainsi que l’idée de se débarrasser du regard du père. Une jeune femme contestait la comparaison avec le strip- tease. Il apparaissait clairement que le statut d’ « objet » était l’ennemi...
Mais cela est-il antinomique aux désirs de renouer avec la féminité, et de « faire envie »? Le plaisir narcissique ancien et féminin plonge probablement ses racines dans cette pulsion ancestrale d’« attirer ». Cette thérapie n’aurait-elle pas pour but d’exorciser cette culpabilisation du désir de féminité que la mouvance «féministe» n’a eu de cesse d’induire? Le côté « dérision » peut permettre d’aider la transgression de cette inhibition morale récente, de vaincre une certaine gêne de la féminité chez les femmes (...).
Et cette volonté de s’affranchir du regard de l’homme, n’est-elle pas plus exactement celle de s’affranchir du regard qui contient (et induit!) ce sentiment d’infériorité de la féminité, provoqué probablement et entre autres par des siècles de religions. Quant au « regard du père », ne serait-ce pas la réprobation du désir de plaire qui s’y exprime, comme si ce désir était dégradant, avilissant. Et se débarrasser du regard culpabilisateur, n’est-ce pas pour se libérer du sentiment de culpabilité (...)?


GG


*) « je m’effeuille donc je suis » de Elise Le Guevel et Frédéric Bazille, et diffusé le 31 mars 2011 dans « Envoyé Spécial »
Haut de page
______________________________________________ ______________________________________________